La question est sur toutes les lèvres depuis le vendredi dernier, où le confrère “Info-Matin” révèle l’existence d’un rapport secret (qui ne l’est donc plus) produit par un ancien député du cercle, et faisant le procès tous azimuts de la gestion de l’ancien ministre, Secrétaire Général de la section Adéma de Diéma et non moins Secrétaire Général du Comité Exécutif du parti de l’Abeille, M. Marimantia Diarra. Une gestion jugée catastrophique par ledit ancien député, et qui, pour la survie politique même des Ruchers à Diéma, nécessite une thérapie urgente, lors des prochaines assises du parti.
Mais bien d’observateurs s’interrogent aujourd’hui sur l’opportunité de la production d’un tel rapport par l’ancien député Souleymane Camara qui, apparemment, ne vise qu’à nuire à Marimantia Diarra. Cela est d’autant plus vrai qu’il est difficile, sinon pas du tout aisé de concevoir le fait que de pareils constats viennent d’un cadre du parti Adéma et non moins ancien député !
A lire en les propos de l’homme, on a l’impression qu’il ne fait pas lui-même parti de la famille Adéma, car certains de ces propos irritent autant qu’ils surprennent plus d’un. Jugez-en !…
Le miel ne se dit pas doux
“Les élections législatives de 2007 avaient été conduites à Diéma de telle manière que tout acteur politique averti verrait déjà l’échec à l’avance. La pré-campagne n’a pas préoccupé la section ; c’est pourquoi aucune activité politique digne de ce nom n’a été menée…”, soutient l’ex-député des Ruchers.
Supposons que M. Camara ait raison. Et que la section ne fasse rien, d’accord. Mais que les candidats à la députation aient eux aussi croisé les bras? Seule l’incertitude dans les ambitions pourrait expliquer ce comportement défaitiste des candidats Adéma à Diéma.
Malgré tout, l’ancien député Souleymane Camara, continuant de plus belle avec ce que certains militants Adéma ont qualifié de “bourdes”, affirme : “Dans cette situation de déconfiture où toute initiative au niveau des sous-sections n’était ni soutenue, ni encouragée, le secrétaire général seul avait la décision, bonne ou mauvaise. La prudence recommandait alors à chaque cadre, au niveau des sous-sections, la retenue, dans les prises d’initiatives, faute de financement par la section…”.
Lorsque des sous-sections entières et toute une panoplie de cadres refusent de mobiliser des ressources et attendent tout de la section, on ne parle plus de parti politique, mais de syndicats en ébullition contre l’Entreprise qui les emploie.
Essayant de justifier l’échec de la liste Adéma qui était pourtant en nette avance sur ses conquérants au premier tour du scrutin, M. Souleymane Camara laisse entendre : “Par ailleurs, étant donné que les candidats Adéma étaient des députés sortants, il était judicieux d’évoquer, au cours de la campagne, leur bilan, au demeurant globalement positif. Dans le fait, aucun candidat n’a eu l’opportunité de défendre son bilan, ni au cours de la conférence d’investiture, ni dans les médias, bien que le financement avait été programmé et acquis”.
Drôle de manière de réfléchir, pour un ancien député qui aura pourtant fait deux mandats successifs (1997-2002 et 2002-2007) ! En effet, depuis quand un député sortant, qui aurait fait siennes les préoccupations de ses mandants, a-t-il besoin d’aller défendre son bilan sur les ondes d’une radio? Le miel ne se disant pas lui-même doux, c’est plutôt ceux qui le dégustent qui l’attestent et l’apprécient !
Aussi, fort de ses actions à Sikasso, un certain Housseyni Amion Guindo, dit “Poulo” (par exemple) n’avait pas eu besoin de se dire “doux”, autrement dit, de se flatter : car ce sont les électeurs de la Cité Verte (Sikasso) qui l’ont de nouveau élu à l’Assemblée nationale. Comme quoi, qui ne fait rien n’a rien…
Les raisons d’une antipathie
Quelques recoupements et fouilles ont permis de connaître la vraie nature de la colère de l’ancien député Souleymane Camara contre le Secrétaire Général de la section de Diéma et non moins Secrétaire Général du C.E. Adéma, M. Marimantia Diarra.
En fait, M. Souleymane Camara “pleure” sa situation actuelle de Maître de Second Cycle, malgré son statut de cadre “A” obtenu après un passage réussi à l’Institut National de Formation des travailleurs Sociaux (INFTS). Et il tient Mariamantia pour responsable de ses déboires.
En effete, Souleymane Camara était président de la “Commission Défense”, au moment où il était encore député à l’Assemblée nationale. A ce titre, il bénéficiait de beaucoup d’émoluments de la part des Officiers de l’Armée, et même du ministère de la Défense : dotation en carburant, frais de voyage et autres gratifications…
Et ne voilà-t-il pas que le Maître du Second Cycle a entamé une formation supérieure à l’INFTS, sans bénéficier, au préalable, d’une autorisation de l’Administration. Battu dans son fief à Diankounté-Camara, le désormais ex-député décida de réintégrer son corps, après ses deux mandats à l’Assemblée nationale.
Mais malheureusement pour lui, pour n’avoir pas eu une autorisation préalable, l’Administration maintient son reclassement dans la catégorie “A”, malgré son diplôme d’études supérieures acquis à l’INFTS. Il ne lui donc restait plus que trois options : reprendre la craie (comme on dit), devenir Directeur du Second-cycle, ou devenir Conseiller pédagogique dans un Centre d’Animation Pédagogique (CAP).
Mais aucune de ces trois options ne semble intéresser l’ex-député de Diankounté-Camara, qui avait gagné en notoriété après deux mandats passés à l’Assemblée nationale. D’où les raisons de sa colère et ses tentatives de déstabilisation de Marimantia Diarra qui, à première vue, n’était et n’est en rien responsable de ce qui lui est arrivé.
En fait, il s’agit là d’une rébellion ouverte de l’élève contre son maître, selon des sources dignes de foi qui révèlent qu’en effet, Souleymane Camara a été l’élève de Marimantia Diarra. En cette veille du congrès tant attendu de l’Adéma-PASJ, il n’a donc rien d’étonnant que dans les coulisses du parti, on dise que chacun y viendra avec son “Comité Exécutif en poche”. Attendons donc pour voir…
Adama S. DIALLO
13 Octobre 2008