A une vingtaine de mois de l’élection présidentielle, le Pasj, du moins son directoire a opté pour la vitesse et … la précipitation en ouvrant les débats sur les éventuelles candidatures à cette élection. Deux groupes s’affrontent au niveau de l’instance dirigeante du parti, au delà au sein du groupe parlementaire du parti.
Le premier groupe est favorable au soutien de l’Adéma à une éventuelle candidature du Président Amadou Toumani Touré, s’il décidait de briguer un second et dernier mandat.
Selon les membres de ce groupe, ATT depuis son élection en 2002, n’a voué que respect et considération pour l’Adéma et les partis politiques.
Selon eux, le président Touré n’a jamais remis en cause son désir de collaborer avec l’Adéma et il est resté fidèle à ses engagements vis à vis du parti.
Certains responsables de l’Adéma ont aujourd’hui l’intime conviction que le parti a tout intérêt à jouer la carte ATT lors de la présidentielle à venir. Selon eux, après Alpha Oumar Konaré aucun responsable actuel n’est en mesure de faire l’unanimité et regroupé autour de lui les différents courants chapeautés par les responsables eux mêmes.
A l’opposé, le second groupe, lui prône une candidature du parti pour la présidentielle de 2007. Ce groupe estime en effet que cette échéance ne doit pas se tenir en l’absence d’un candidat de l’Adéma.
Selon eux, le parti de sa création à maintenant a toujours joué les premiers rôles lors des différentes élections tenues de 1992 à 2002. Et l’Adéma ne doit pas, selon ce groupe, se livrer dès maintenant à un jeu de calculs à l’issue incertaine. En clair, les membres de ce groupe estiment que le Pasj n’a rien à tirer d’un éventuel soutien à une candidature de ATT.
Le C E temporise
Ces débats qui viennent un peu trop tôt, ont déjà provoqué des fissures à l’intérieur d’un parti qui a le don d’abriter et d’entretenir plusieurs «maquis» armés de la base au sommet.
Et les responsables du parti donnent souvent l’image de chefs de troupe prêts à ouvrir les hostilités, dès qu’il y a divergence de vue. Ces dernières semaines, la preuve a été faite.
Les sorties médiatiques des uns et des autres traduisaient en fait l’état d’esprit qui régne au sommet du parti.
Vue l’imminence du danger, le comité exécutif du parti n’avait d’autre alternative que de se réunir afin de calmer les ardeurs de ses membres.
En décidant de renvoyer le débat de la candidature 2007à l’appréciation d’un Conseil national, le C E n’a apparemment pas voulu compliquer davantage une situation qui l’est déjà pour les abeilles.
Aussi, la direction du parti veut donner encore deux mois aux deux groupes rivaux en vue de rapprocher leurs positions avant les assises du conseil national.
Aussi, le comité exécutif a-t-il l’intention d’élargir le débat à la base pour éviter une nouvelle implosion du parti. C’est dire que le prochain conseil du parti sera palpitant pour les abeilles.
Les enjeux de ces assises vont bien loin au delà de la question de candidature. C’est en fait le tournant d’une lutte entre principaux responsables de l’Adéma pour le contrôle du parti.
Pour certains, le conseil d’octobre prochain pourra à son tour renvoyer la question de la candidature à l’appréciation d’un congrès extraordinaire qui pourrait se tenir courant 2006. C’est dire donc, qu’à l’Adéma, les vrais enjeux sont à venir.
C.H.Sylla
15 août 2005