Le cas Association des municipalités du Mali (AMM) est une aubaine pour l’Adéma pour qu’elle s’affranchisse des cloisons et des clochers et de devenir un parti des textes.
Contre l’avis du parti et après bien des mises en gardes, deux militants, non des moindres, puisqu’ils sont membres du comité exécutif se sont présentés aux élections de l’AMM contre le choix du parti. Acte ne peut pas être plus répréhensible surtout en un moment où le parti cherche ses marques et essaie de se refaire une image et de se réconcilier avec les militants de base, les vrais abeilles submergées par les frelons.
Le fait n’est pas nouveau et les sanctions ont souvent été à la tête du client, ce qui donne l’impression que l’Adéma est un parti aux enchères : à la disposition du plus offrant et dernier enchérisseur ! A l’Adéma, le problème récurrent a toujours été celui du leadership.
Le parti a toujours pris trop de liberté avec les textes, ce qui fait que les uns et les autres ont eu l’impression d’un laisser-aller.
L’élection à l’Association des municipalités du Mali est une occasion unique pour frapper fort. Cela permettra de souder les rangs, surtout au moment où pointe l’approche de la désignation du candidat du parti pour le challenge de 2012.
Cette période est grosse de toutes les incertitudes et donne des nuits blanches aux militants qui redoutent encore des dissensions, surtout de la part de ceux qui ont l’ego hypertrophié et qui croient leur heure arrivée.
Vrais adhérents, vrais opportunistes
Seule l’application des textes peut sauver le parti. Les textes sont impersonnels et offrent le paravent nécessaire pour sévir contre ceux qui prennent des libertés avec les mots d’ordre du parti. C’est vrai qu’ils ont l’excuse de la composition même du CE.
En acceptant un CE XXL, que même le PCUS à ses heures de gloire n’avait jamais imaginé, l’Adéma a fait la place aux taupes, aux infiltrés, à ceux en mission contre le parti et aux « friqués », convaincus qu’il s’agit là d’un bon placement, d’un bon tremplin. Placement à court terme pour voir le « retour sur investissement » et tremplin pour une carrière riche, dans tous les sens du mot ! Tout se passe comme si le parti est devenu un GIE, où il revient à « chacun selon sa mise ».
Plus que tous les militants, il revient d’abord et en premier au secrétaire politique et au président de l’Adéma/PASJ de faire en sorte qu’il y ait un fétichisme des textes et que rien ne soit encore géré par le sentiment. En effet, pour relever le pari de 2012, l’Adéma aura besoin d’un parti ayant déjà sublimé ses contradictions internes et ayant une troupe unie et soudée derrière.
Les challenges sont nombreux, car beaucoup de compagnons d’aujourd’hui, qui jurent plus par ATT que par le parti lorgnent plus sur les directives qui pourraient venir de Koulouba que de Bamako-Coura. Seul le cas d’école AMM pourrait refreiner les ardeurs, en un moment où le Mouvement Citoyen et ses ramifications jouent le dilatoire et veulent une prolongation.La vigilance s’impose.
Alexis Kalambry
20 Mai 2010.