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La Semaine de l’intégration africaine est la manifestation de la volonté politique de notre pays de concrétiser son engagement en faveur de l’intégration.

L’édition 2005, qui a débuté le lundi dernier, a inscrit à son programme des conférences-débats sur les thèmes de l’intégration développés par des organisations sous-régionales comme l’Uémoa et la Cédéao ou continentale comme l’UA.

C’est dans ce cadre que le président de l’UA, l’ancien président de la République, Alpha Oumar Konaré, était invité à présenter une communication sur la vision et les perspectives de l’UA.

En déplacement au Soudan où il vient de prendre part à l’investiture de l’ancien chef de guerre John Garang comme 1er vice-président de son pays, Alpha Oumar Konaré a dépêché son porte-parole Adam Thiam présenter sa communication.

Adam Thiam a commencé sa conférence par une citation de son président.

Selon lui, Alpha Oumar Konaré a toujours défendu que « l’intégration est la seule chance du continent pour éviter l’éclipse ».

Pour M. Thiam, « tous les signaux sont allumés aujourd’hui en faveur de l’intégration. Les conditions sont réunies pour réussir les Etats-unis d’Afrique. Ce n’est pas une déclaration banale ».

Dans le cadre de l’intégration, a-t-il expliqué, l’UA a une nouvelle vision dans un nouvel espace géopolitique. Les visions dont il est question portent sur la réussite de la bonne gouvernance, le développement, etc.

Les questions récurrentes consistent à savoir si la jeune organisation continentale a les moyens de mettre en œuvre sa vision ? L’espoir et l’optimisme qui animent le porte-parole permettent de dire que l’UA travaille à cela.

Pour preuve, il a évoqué la création des commissions de travail dans les domaines jugés capitaux comme la sécurité, l’économie, entre autres, le recrutement de 400 employés sur 800 prévus, l’accréditation des diplomates de l’UA auprès des Nations unies, à l’UE et auprès de la Ligue arabe.

Pour éviter de tomber dans un optimisme démesuré, l’UA, selon M. Thiam, a avalisé un document sur sa vision d’avenir par rapport aux défis du continent. Il est arrivé à la conclusion selon laquelle, « l’Afrique est un continent prospère et dynamique ».

Mais, a-t-il ajouté, « l’Afrique doit et peut se débarrasser de cette stigmatisation de continent violent ».

L’intégration qui doit partir des collectivités territoriales, du point de vue du porte-parole de l’UA, doit aussi avoir comme piliers, les organismes économiques et régionaux de même que la société civile qui a un rôle décisif à jouer.

Le conférencier a cependant mis un bémol à son optimisme en reconnaissant les difficultés évoquées par des participants et qui ont trait à la libre circulation des personnes et des biens, à la barrière linguistique, aux questions de souveraineté nationale des pays, etc.

« Ce n’est pas un rêve konaréen, comme certains aiment à le dire. Notre communauté est une communauté de besoin contrairement à l’UE qui a été créée à partir d’une communauté d’intérêt basé sur l’acier et le charbon », a fait remarquer Adam Thiam avant d’indiquer que « ce n’est plus une vision d’aller à l’intégration mais une nécessité urgente ».

Abdrahamane Dicko

13 juillet 2005