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Les débats étaient dirigés par M. Lissy Gröner, responsable de l’organisation du forum des femmes. Les oratrices étaient Mme Maria Elena Valenciano Martinez- Orozco du parlement européen, Mme Kadidia Oudou Sidibé de l’Association malienne pour le suivi et l’orientation des pratiques traditionnelles, Mme Traoré Fatoumata Touré de l’Association de soutien au développement des activités de la population et Mme Kéïta Joséphine Traoré du Comité d’Action pour l’abandon de l’excision.

Selon M. Lissy Gröner, l’excision est une pratique dangereuse avec de grands risques d’infection et de contamination. En 2003, les décès et contaminations ont atteint 8000 cas en Afrique Subsaharienne qui demeure une zone favorable à la pratique. Pour elle, les risques atteignent 60%, d’où l’urgence de l’abandonner. Mme Kadidia Oudou Sidibé indiquera que l’excision atteint un taux de 89 à 92 % de la 1ère à la 5ème région du Mali.

Pour elle, l’excision était pratiquée sur les filles de 14 à 16 ans. Mais aujourd’hui, les filles de 4 à 5 ans voire moins, subissent cette pratique, consistant à créer des complications chez ces jeunes. Elle a martelé que ce sont les femmes qui pratiquent l’excision et si elles décident ensemble de l’abandonner, elle sera définitivement enterrée.

Selon elle, l’excision n’est qu’une coutume au nom de laquelle on n’a pas le droit de tuer. Mme Traoré Fatoumata Touré indiquera que la lutte contre l’excision nécessite de la patience, du suivi, de la sensibilisation et de l’éducation des citoyennes. Pour elle, il s’agit de faire des actions concrètes pour prouver les méfaits de l’excision.

Elle en a profité pour parler d’un film dont elle était actrice qui montre réellement les dégâts causés par l’excision au sein d’une société où règne la pauvreté et des violences faites aux femmes. Pour la plupart des intervenantes, l’excision doit être abandonnée pour de bon.

Si elle est pratiquée sur les femmes par des femmes, la solution ne se trouve alors qu’entre les mains des femmes, ont-elles affirmé. Il est important de souligner que les populations peuvent abandonner cette pratique sans renoncer pour autant aux aspects significatifs de leur culture.

Les participants ont souhaité que les Etats signataires de la convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (dont le Mali) prennent des mesures appropriées pour modifier ou abolir les normes, coutumes et pratiques existantes qui constituent une discrimination à l’encontre des femmes.

Salifou BANGALI

19 avril 2005