Partager


Le Réseau des journalistes économiques du Mali (Rjem) avec l’appui financier de la Fondation Friedrich Ebert, organise depuis hier à la Bibliothèque nationale, un atelier de formation sur le thème : Accord de Cotonou : enjeux et perspectives.

L’Accord de Cotonou ou les accords de partenariat économique (APE) entre les pays Afrique Caraïbes Pacifiques (ACP) et l’Union européenne qui doivent entrer en vigueur le 1er janvier 2008 suscitent, de nos jours beaucoup d’interrogations.

Au moment où le Nord s’active pour négocier avec le Sud, les acteurs non étatiques organisent la riposte, estimant qu’il est trop tôt pour signer de tels accords économiques. C’est pour cerner tous les contours de ce partenariat, dira Alexis Kalambry, le président du Rjem que son réseau a décidé d’ouvrir le débat avec des spécialistes sur la question.

Ainsi, la première journée de cet atelier a été marquée par deux communications. Idrissa Camara, journaliste, a fait un exposé sur l’historique de l’Accord de Cotonou, signé en 2000 et entré en vigueur en 2003. Il prévoit un certain nombre d’approches novatrices, visant toutes à relever de manière plus efficace les défis urgents et fluctuants que pose le développement dans les pays ACP. Il repose sur trois piliers que sont la coopération au développement, le commerce et le dialogue politique.

L’Accord de Cotonou comporte, à ses dires, des innovations majeures parmi lesquelles la nécessaire réduction de la pauvreté, la promotion du dialogue social, la priorisation de la coopération politique entre les Etats ACP et l’UE, etc. Mais « ces innovations tiennent-elles compte des préoccupations réelles des Etats ACP ? C’est toute la question que nombre d’observateurs se posent », a relevé M. Camara.

Une question laquelle le deuxième conférencier du jour, Tiémogo Sangaré, le président de la Coordination du comité national des acteurs non étatiques (ANE), a tenté d’apporter des éléments de réponse dans son exposé sur l’implication des ANE dans les négociations et la mise en œuvre des APE.

Pour lui, « signer les accords de partenariat économique en leur état actuel n’arrange pas du tout nos Etats à faible économie. L’application de ces accords aura pour conséquences la perte des recettes douanières, la complexité du processus d’intégration régionale, les problèmes de capacité… ». D’où la mobilisation des ANE des pays ACP qui exigent la révision de ces accords. M. Sangaré a également dénoncé l’attitude des pays du Sud qui défient les négociateurs pour prendre langue directement avec les chefs d’Etat des pays ACP.

La cérémonie d’ouverture du séminaire qui prend fin ce vendredi a été présidée par Dr. Salabary Doumbia, chargé de programmes à Friedrich Ebert Stiftung.


Sidiki Y. Dembélé

1er juin 2007.