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Le président du Faso s’est saisi du dossier de la crise ivoirienne en 2007. C’est sous ses auspices qu’est né le dialogue direct entre Gbagbo et Soro. Ce compromis baptisé « Accord de Ouaga » a été piloté bon an mal an, par Blaise Compaoré jusqu’à ce jour. Mais l’homme fort du Burkina Faso pourrait tourner le dos à la crise ivoirienne. La raison de revirement, c’est l’élection présidentielle au pays des hommes intègres qui est fixée pour le mois d’avril.

La priorité de l’heure pour le facilitateur de la crise ivoirienne, c’est son fauteuil présidentiel qui semble menacé avec les prochaines échéances électorales au Burkina Faso. Blaise Compaoré va donc mettre en veilleuse les différents dossiers de crise qu’il a en charge en Afrique de l’Ouest, dont celui de la Côte d’ Ivoire. L’élection présidentielle a autant d’enjeu qu’une crise politico-militaire dans une nation.

jpg_blaisebis.jpg Et ça, Blaise Compaoré en est conscient. C’est pourquoi, il n’acceptera pas disperser ses forces, au risque de voir le palais Kossyam à Ouaga 2000 lui échapper. C’est fort de cela que le premier citoyen Burkinabé, va se dévêtir, ne serait-ce que momentanément, du manteau de facilitateur ou de médiateur pour enfiler l’habit de candidat à l’élection présidentielle.

Même si le métronome de la résolution des crises en Afrique subsahérienne part favori pour ce scrutin d’avril prochain au Faso, il n’en demeure pas moins que le combat sera rude avec des candidats déterminés dont maxime Kaboré. Le maître d’œuvre de l’accord de Ouagadougou pourrait ranger notre dossier dans ses tiroirs, le temps d’en finir avec la présidentielle au Faso.

D’ailleurs le « compromis Gbagbo-Soro » n’a pu jusqu’à ce jour, ouvrir la voie des urnes aux Ivoiriens. Donc le mettre en veilleuse ne changera rien face au refus du camp présidentiel ivoirien d’aller aux élections. Bien au contraire, si Blaise Compaoré lâche le dossier, cela ne fera qu’apporter de l’eau au moulin du Fpi.

La présidentielle en Côte d’Ivoire n’est pas pour demain. Les ivoiriens devront attendre que le facilitateur s’occupe de ses propres problèmes et que Gbagbo et son clan finissent leur ballet pour espérer la tenue d’un scrutin.

vendredi 19 mars 2010 – Par Le Mandat

Source Abidjan.net