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Rien, concernant la libéralisation sauvage de l’économie : la détaxation des produits des plus pauvres ne veut presque rien dire. lls vendent si peu sur le marché mondial à telle enseigne que l’on se demande ce que cette partie de l’accord peut bien vouloir dire. Moins de taxes à l’entrée veut-il dire plus de produits à vendre et à un meilleur prix ? Pas si sûr !

Rien, concernant les subventions à l’exportation des produits agricoles. Parce que au-delà des horizons dont on nous parle, que signifient réellement les engagements pris par les pays riches ? Ils se sont octroyés du temps pour trouver d’autres moyens d’aider leurs agriculteurs à s’en sortir. S’ils ne doivent plus recevoir de subsides pour sortir leurs produits à moindre coût, ils peuvent en avoir pour les produire à moindre coût, ce qui, au finish, reviendrait au même.

Concernant le dossier spécifique du coton africain, retenons-nous d’applaudir trop vite ! Parce que contrairement à ce qu’on a pu penser de prime abord, les Africains n’ont presque rien obtenu ou si peu. Des concessions ont bien été faites par les pays riches sur ce dossier – sans doute pour éviter un nouvel échec.

Le compromis de Hong Kong n’est cependant qu’un accord d’étape qui doit permettre la conclusion d’ici fin 2006 du cycle de Doha, un nouveau cycle de négociations commerciales internationales lancées fin 2001 et censées accélérer la croissance mondiale et sortir de la pauvreté des millions de personnes.

L’espoir de l’Afrique, qui ne représente actuellement qu’environ 1% du commerce mondial (mais 14% de la population mondiale), c’est qu’un abaissement des barrières douanières conduirait à une progression de ses revenus à l’exportation.
Mais les divergences entre Etats-Unis et Union européenne étaient telles que les négociateurs africains se sont rendus sans illusion à Hong Kong.

En bref, on devra attendre encore avant de voir les vrais débats posés et les vraies pistes étudiées. Sans que les acteurs les plus nantis tirent à nouveau toute la couverture à eux, qui en plus ont déjà le chauffage ! En attendant, les Africains ont tout intérêt à rester unis.

Car en effet, une des données positives à retenir de ce sommet, c’est ce front commun fait par les négociateurs africains en ce qui concerne le « dossier coton » en particulier.

Prions donc pour que cela dure et qu’aux prochains rendez-vous, les démons de la division qui ont pour noms, souveraineté nationale mal placée et machiavélisme ne s’emparent de nous.

Pour que le coton africain redevienne cet or qui nourrit la famille et envoie les enfants à l’école. Pour un monde plus juste…

Célia d’Almeida

20 décembre 2005.