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Cinq morts et de nombreux blessés, tel fut le bilan de l’accident de train survenu dans la nuit du 30 octobre au 1er novembre près de Néguéla. Jusque là aucune explication sur les circonstances.


Le témoignage d’un rescapé

En effet, a-t-il dit, le train week-end devrait quitter Bamako vers 19h. Arrivés à la gare, les voyageurs apprendront que leur train est prévu vers 22h. Peu de temps après, le contrôleur Savané (paix à son âme) celui-là même qui a péri dans le terrible accident, venait de rassurer les gens. Il aurait signalé le départ dudit week-end vers 1h du matin. Justement, c’est à 1h 5 minutes que le train a pris le départ, selon notre interlocuteur. “De Kati, à Dio, puis à Néguèla, j’ai vu le train en plein dans le parc du Baoulé lorsque j’étais à la fenêtre”.

C’est alors qu’il s’aperçoit soudain du jaillissement d’une autre lumière, a dit notre interlocuteur. Selon lui, il a pris l’option de se coucher en s’accrochant à un fer, sachant bien que le danger était inévitable. A.D. indiquera qu’un bruit, comme un coup de tonnerre, éclata et coupa le sommeil des voyageurs qui avaient commencé à dormir. Etant dans le wagon de derrière, notre témoin aura la vie sauve comme beaucoup de ses compagnons. Les wagons de devant, a-t-il soutenu, se couchèrent les uns après les autres.

Sortis indemnes de l’accident, ils commencèrent à évacuer les corps. Selon A.D., l’obscurité aidant, ils ont pu sortir 3 corps. Il a fallu attendre 9 h, pour voir arriver les pompiers, a-t-il dit. Il a indiqué que ces derniers se sont occupés des personnes décédées avant les blessées. Les pompiers ont plutôt choisi d’évacuer les cas de décès afin de ne pas créer de choc sur les autres. Un peu plus tard, une fourgonnette et un pic up ont amené les blessés. Arrivés au niveau de la grande mairie, un homme avec un drapeau rouge a arrêté le train.

Les blessés seront priés de regagner le centre de santé de transrail. Selon notre interlocuteur, il n’y avait visiblement aucun secours au centre de santé de transrail. Notre témoin se demande alors si l’Etat veille réellement sur la sécurité des citoyens. Il s’est étonné que cet accident puisse passer inaperçu alors qu’au même moment l’on parle sur toutes les antennes de la libération des otages autrichiens.

Cet accident, a-t-il indiqué, vient au moment où les autorités ont juré de relancer l’activité ferroviaire. L’on est en droit de se poser de nombreuses questions, a dit notre témoin. La concession a-t-elle été utile ? L’Etat a-t-il un oeil sur ce qui se passe à transrail ? Un proverbe ne dit-il pas que “quand on chasse le naturel, il revient au galop”. La corruption, le laisser aller existent toujours à la régie et la concession n’a pu rien régler.

Fakara Faïnké

13 Novembre 2008