Rappel : le jeudi 4 novembre dernier, le 1er vice-président du Rpm trouvait la mort dans un accident de la circulation, sur l’échangeur du Cinéma Babemba. Le drame provoqua un émoi au sein de la classe politique malienne qui perdait ainsi une de ses figures.
Du côté du Rassemblement pour le Mali, la disparition de Kadari Bamba a provoqué à la fois consternation, colère et indignation. Des sentiments ressentis de la base au sommet du parti.
Dans cette épreuve, très vite, certains membres ont laissé éclater leurs sentiments lorsqu’ils ont appris que l’autre véhicule, en cause dans l’accident, appartenait à un militaire en fonction à la présidence de la République.
Dès lors, des accusations ont fusé en direction du pouvoir.
Parmi les nombreuses réactions enregistrées ça et là, celle de Bocari Téréta, rapportée du reste par la presse avait suscité bien de commentaires. Et pour cause, Téréta aurait affirmé que « l’accident n’était en fait qu’un «attentat politique planifié par le pouvoir».
C’est donc pour élucider ces déclarations que les enquêteurs ont, le 10 novembre dernier, procédé à l’audition de Téréta, après celle des deux chauffeurs et des témoins.
Selon des sources policières, l’audition du Secrétaire général du Rpm a eu lieu au siège du parti.
Aux enquêteurs, Téréta a d’abord relaté comment il a appris l’accident.
Ensuite, il évoqua son déplacement sur les lieux et ses constations.
Le secrétaire général du Rpm aurait indiqué qu’il n’a jamais parlé d’»attentat politique planifié».
Avant de préciser qu’il ne disposait pas d’élément pouvant rétablir un lien entre les circonstances de l’accident et le jeu politique.
Selon nos sources, Bocari Téréta aurait tenu à préciser qu’entre la vivacité du jeu politique et le basculement dans la violence, il existe un grand pas.
Il aurait néanmoins indiqué qu’après la mort de Kadari Bamba, il a piqué une crise.
Par conséquent, il est possible que sous le coup de l’émotion, il ait pu manifester son affliction.
Cependant, Bocari Téréta au cours de son audition aurait affirmé que certains facteurs avaient, le jour du drame, suscité des troubles dans l’esprit des membres de son parti : la libération des chauffeurs, les propos «contradictoires» de ceux-ci et le retour de l’ORTM (Office de radiotélévision du Mali) sur les lieux de l’accident.
C.H Sylla
16 novembre 2005.