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Les jeunes volontaires de l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (Apej), première vague, ne sont pas du tout contents. Ils l’ont fait savoir au cours d’une conférence de presse mercredi. Selon le secrétaire général de l’Association, le président ATT les a lâchés.

Le président de la République Amadou Toumani Touré « nous lâchés, il ne peut pas se prévaloir de dire que l’emploi des jeunes est au cœur de son PDES ». Ainsi parlait mercredi à la Bourse du travail Abdine Karembé, secrétaire général de l’Association des volontaires de l’Apej au cours de la conférence de presse organisée pour faire l’état des négociations entre elle et les autorités en vue de la réinsertion des jeunes volontaires de la première vague.

Le programme de volontariat de la première vague qui a concerné 2000 volontaires s’est achevé en juin dernier. Conçu pour une année, ce premier programme s’est étendu sur trois ans créant ainsi un malentendu sérieux entre les pouvoirs publics et les volontaires. Ces derniers réclament leur insertion dans les services publics et parapublics en qualité de conventionnaires « après trois ans de bons et loyaux services » rendus à la nation.

Leur argumentaire juridique est que le contrat de qualification qui les liait à l’Etat était de 6 mois renouvelables seulement deux fois. L’Etat a donc outrepassé la loi, a indiqué Karembé. Il pense que les jeunes ont été utilisés que pour les besoins de la campagne électorale. « Toutes nos rencontres avec les différentes autorités y compris le chef de l’Etat, l’Amupi etc n’ont abouti à aucune proposition », a indiqué M. Karembé.

Et son camarade du bureau M. Sangaré d’ajouter que « nous refusons d’être jeté ainsi abusivement dans la rue et après avoir été utilisé comme de chair à canon. C’est pourquoi nous commençons ce jeudi 16 octobre une grève de la faim ». Une cinquantaine de volontaires partants pour cette grève s’étaient déjà inscrits sur la liste.

Les services de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge ainsi que le CHU Gabriel Touré sont alertés, ont affirmé les responsables des volontaires qui ont cependant refusé de dévoiler le lieu où les grévistes de la faim seront installés. A en croire M. Karembé ce lieu sera connu ce jeudi dès que la grève de la faim aura été effective.

Mais il est probable que les volontaires en arriveront à ce point. M. Bassidiki Touré, qui se dit mandataire des trois familles fondatrices de Bamako (Niaré, Dravé, Touré) a demandé aux volontaires de surseoir à leur grève de la faim. Ce que les jeunes ont accepté sous condition de la mise sur pied d’une commission tripartite (pouvoirs publics-volontaires-société civils).

Les volontaires proposent aux pouvoirs publics qu’ils soient insérés par vague si l’Etat ne peut pas les embaucher tous d’un seul trait. Le département de l’Emploi et de la Formation professionnelle de son côté avait instruit aux différents ministères d’étudier les stratégies permettant d’insérer les volontaires.

Denis Koné

16 Octobre 2008