Ce ne sont pas les textes qui manquent pour réprimer le vol, l’abattage des animaux et la vente de leur viande. Mais malgré ce dispositif, l’abattage clandestin continue son bonhomme de chemin au Mali. Ainsi, dans le cercle de Dioïla, courant cette année, plus de 334 bœufs ont été volés et livrés sur le marché clandestinement par un certain Lassana Traoré. Ce dernier est à la tête d’un important réseau de vol de bétail qui opère avec les bouchers de Marka-Congo et de Fana.
Face à cette situation du vol de bétail qui constitue de nos jours un fléau pour l’avenir de l’élevage, les victimes ne cachent pas leur amertume et pointent un doigt accusateur sur la justice malienne. Qui, selon eux, encourage ces voleurs en leur accordant la liberté. C’est le cas de Lassana Traoré pris plusieurs fois en flagrant délit et la main dans le sac dans le cercle de Dioïla. Ce dernier est à la tête d’un important réseau de vol de bétail qui opère avec les bouchers de Marka-Congo et de Fana.
Au mois de mai à Benniko, Lassana Traoré, armé d’un fusil de chasse, a été surpris conduisant huit bœufs de labour d’un certain Boua Kéïta. Conduit devant le juge, Lassana Traoré a été jugé et condamné à trois ans de prison ferme pour port illicite d’arme et non pour vol d’animaux. Présentement, il a recouvré toute sa liberté et continue à narguer, en toute impunité, ses victimes dans le village.
Le président du Syndicat national des éleveurs et des marchands du bétail au Mali (SYNEMAB) de Binko, Hamady Diallo d’affirmer que la commune de Binko, Cercle de Dioïla, vit cette situation qui est très préoccupante. Selon Hamady Diallo : « après la mauvaise décision de la justice, nous avons fait appel, mais jusqu’à présent le tribunal refuse de s’occuper du dossier. » Face à cette injustice, la fédération des groupements interprofessionnels de la filière bétail-viande du Mali a adressé une lettre d’information au ministre de la Justice, au mois de septembre dernier. Une manière de lui faire part de la situation qui prévaut dans leur secteur. Dans cette lettre, elle écrit : « Monsieur le ministre, très humblement nous savons que Lassana est coupable et nous sommes sûrs de donner à la justice des preuves irréfutables. Sachant votre entière disponibilité déjà réaffirmée à rendre une justice saine dans les cas de vol avéré, nous sommes sûrs qu’il sera réservé à cette requête un traitement diligent et une suite favorable ».
Il est à noter qu’il y a trois raisons fondamentales pour lutter contre le vol du bétail. Il s’agit de faire respecter la loi et la réglementation, protéger la santé des consommateurs et aussi apporter une solution contre l’abattage clandestin.
Avec l’abattage clandestin des moutons et des bœufs, la véritable menace est celle qui pèse sur la santé des populations, un manque pour l’Etat sans compter l’énorme perte que les éleveurs subissent.
Bandiougou DIABATE
27 dec 2010