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L’abattage clandestin d’ânes et la consommation de la viande issue de cette pratique dans la Commune de Kalabancoro ne font plus aujourd’hui l’objet d’aucun doute. En effet, dans la nuit de dimanche à lundi, à Kalabancoro-Plateau, des restes d’âne ont été retrouvés. Les auteurs non.

En février dernier, le même scénario s’était produit à côté du cimetière de la localité. Là aussi, il n’y a pas eu d’arrestation. Dans un village, Kouralé, la population a même pu mettre la main sur des jeunes en plein abattage d’ânes. Conduits à la gendarmerie, on ignore le sort réservé à ces malfrats. En janvier, d’autres jeunes, appelés « bouchers », ont été surpris en train de dépecer un âne.

Pouvant difficilement faire la différence entre la chair du bœuf et de l’âne, beaucoup s’accorde à dire que de la viande asine, mélangée à la viande d’ovins, est probablement écoulée sur les marchés du quartier.

Nos sources n’hésitent pas à pointer un doigt accusateur sur des bouchers qui refusent de se soumettre aux mesures édictées par le département de l’Elevage et de la Pêche, c’est-à-dire conduire les animaux aux aires d’abattage indiquées par l’Etat.

« Ils violent cette disposition dans le seul dessein de s’adonner à des pratiques peu orthodoxes aux détriments des consommateurs ».

De fait, la majeure partie de la viande écoulée ne subit aucune inspection de la part du service vétérinaire local. Pourtant, aux lieux de vente, le cachet des vétérinaires est visible.

Aux dires d’un conseiller à la mairie, un vétérinaire assermenté de l’Etat serait de connivence avec des bouchers. Il est fait obligation à chaque boucher pris la main dans le sac sur une aire d’abattage clandestin de s’acquitter du paiement d’une amende de 2000 F CFA contre mention du sceau du service.

Le démantèlement d’un réseau « d’abatteurs clandestins » le dimanche dernier relance le débat sur la nécessité ou non de conduire les animaux aux aires indiquées par l’Etat.

Amadou Sidibé

Un terreau fertile aux pathologies

La viande des animaux abattus clandestinement, selon le chef de division, coordonnateur des activités des services de contrôle de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire des aliments (ANSA), Dr. Adama Sangaré, peut être source de transmission de certaines maladies animales à l’homme comme la peste bovine, le ténia, la tuberculose, etc.

Pour parer à la transmission, Dr. Sangaré rappelle qu’une analyse de l’animal s’impose avant tout abattage. Du point de vue éthique, ajoute-t-il, c’est de la viande qui n’est pas autorisée a être consommée.

La loi, faut-il le rappeler, réprime l’abattage clandestin et la consommation de certaines espèces.

A. S.

21 avril 2006.