Je pensais connaitre à fond l’intellectuel malien, mais je me demande si je ne me suis pas trompé. Et pour cause. Je le savais héritier de bâtisseurs d’empires, descendant de héros fédérateurs, imbus du sens élevé de l’union et de la fusion, des valeurs de tolérance et de solidarité. Mais j’ignorais de lui une dimension cachée très importante qui, à la limite, peut être déstabilisatrice.
A mi-parcours du deuxième mandat d’ATT, des voix s’élèvent et tentent de le divertir, de détourner l’opinion publique de ses objectifs. L’on s’échine à prêter à ATT les intentions qu’il n’a jamais officiellement déclarées et qui seraient inspirées de l’exemple du Niger ayant permis au président de ce pays de prolonger son mandat.
Comment peut-on penser qu’ATT préparait un troisième mandat quand on ne possède aucune preuve tangible d’une telle affirmation. Attention, les calculs de probabilités peuvent mener aux pires analyses et comparaison n’est pas raison.
Que les futurologues qui alimentent ces rumeurs sachent que leurs choux gras ne passeront pas. Qu’ils mettent à profit le temps qui leur reste avant les échéances présidentielles prochaines pour élaborer un programme de société fiable qui leur permettra de postuler à la magistrature suprême. Rien ne sert de courir, dit la Fontaine, il faut partir à point.
Tenez ! Lors des élections présidentielles de 2002 et de 2007, le Président ATT a été le candidat qui a élaboré le meilleur projet de société, qu’il a largement diffusé et défendu. Le PDES dont l’électorat s’est approprié a été et demeure un plaidoyer solide pour nous permettre de nous retrouver autour de ce qui nous unit. Les réussites d’ATT dérangent certains.
Investi de la confiance populaire, l’Homme, en tant que candidat indépendant dans un pays de plus de 100 partis politiques, a concrétisé, point par point, le contenu de son projet de développement économique et social dont les bénéficiaires constituent aujourd’hui, les différentes catégories sociales qui jouissent de ses fruits à travers l’amélioration de leur vivre collectif. Comparés à Périclès, dont le siècle a totalement métamorphosé la Grèce antique, les deux mandats d’ATT ont visiblement fait revenir le Mali d’un long sommeil sur l’échiquier du développement.
L’Homme n’est pas un littérateur, ni un casanier des salons feutrés. Il est plutôt bâtisseur toujours sur les routes au contact de son peuple parce que sachant qu’une promesse faite à des électeurs n’est pas un vain mot.
En rupture avec une certaine race de politiciens qui enflamment les masses et disparaissent une fois le trophée en poche, il est le type nouveau du Président à l’écoute des terroirs pour trouver une solution à leurs angoisses, à leurs aspirations, à leurs rêves.
Au Mali, il y a la foule et il y a le peuple. On peut divertir la foule avec des histoires de Merlin l’enchanteur. Mais on ne peut embarquer un peuple conscient comme le nôtre dans une aventure fumeuse.
Il est temps d’en finir avec les préméditations, les suspicions, les rumeurs erronées, les coups bas et les peaux de bananes dont les professionnels ont déjà pris fonction à deux ans de la campagne présidentielle prochaine.
Il n’est pas temps de déclencher les hostilités. Nous savons que notre pays possède des hommes d’État que nous respectons entre autres : Soumaïla Cissé, Ibrahim Boubacar Kéïta, le Professeur Dioncounda Traoré, Maître Mountaga Tall, Soumana Sacko et le Docteur Oumar Mariko etc. Mais je dis et je répète que le peuple malien se choisira en 2012 un chef d’État, qui est plus qu’un homme d’État par sa vision et son ambition pour le Mali.
D’ici là, ce qui intéresse ATT, c’est la fin du toilettage de la constitution par la commission Daba Diawara et l’avis des législateurs sur le travail accompli. Mais ce qui le préoccupe au plus haut degré, c’est la création d’emplois pour les jeunes, l’accès du maximum aux logements sociaux, le rapprochement de la justice des justiciables, le désenclavement intérieur et extérieur du Mali, le renforcement des infrastructures hospitalières et scolaires, la réappropriation de nos valeurs culturelles et artistiques, l’ouverture du Mali au cap du prochain cinquantenaire.
Comment peut-on en vouloir à un tel Chef d’État que le monde respecte parce qu’il a réellement l’amour de son pays au cœur ? Comment peut-on savoir d’un tel homme ce qu’il n’a pas dit ?
Aujourd’hui, ATT a en main la destinée du Mali jusqu’en 2012. Investi qu’il est par les scrutins de 2007. Évitons de l’importuner avec des questions qui ne sont pas à l’ordre du jour. Allons à l’essentiel que s’est fixé le PDES dans lequel chacun trouve son compte. Le peuple jugera le temps venu. Et ce que le peuple voudra sera béni par Dieu : vox populi, vox dei.
Pr Gaoussou Diawara,
Homme de culture
12 Février 2010.