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Contrairement à sa déclaration en 2009, à l’occasion de son septième anniversaire et deuxième (8 juin) de son second mandat, où le chef de l’État a été on ne peut plus clair sur son intention de quitter Koulouba à la fin de son mandat «… je vais cultiver mon champ à Mopti, sa ville natale, et s’occuper de mes petits fils», il a entretenu le flou sur son départ à l’émission de Alain Foka sur RFI, le jeudi dernier.

Invité de «Médias d’Afrique», émission aminée par notre confrère Alain Foka sur RFI en transport dans notre capitale à l’occasion de la 6ème édition du Forum de Bamako, le président ATT a presque donné satisfaction à toutes les questions posées par le journaliste de la radio mondiale. Sauf celle relative à son départ du pouvoir en 2012.

Le président Touré, soupçonné par ses concitoyens à travers le Comité d’Appui aux Réformes institutionnelles (CARI) de Daba Diawara de tripatouiller la constitution pour se maintenir à Koulouba, continue d’entretenir le flou sur son sort à la fin de son mandat et de prêter son flanc aux critiques d’une classe politique pourrie qui n’a plus rien à prouver au peuple malien, sauf l’enrichissement illicite dont elle détient le record dans ce domaine.

A la question de savoir si vous quitterez le pouvoir à la fin de votre mandant en 2012, la réponse de celui qui était pressé en 2009 d’aller cultiver son champ, tourne casaque. Il n’est plus question du champ. Mais «au moment venu, on verra».

Malgré l’insistance de notre confrère, notre président a mécaniquement répété «au moment venu, on verra». Avant d’ajouter que «je sais partir». Il fait ici allusion à la transition où à la fin de cette période il a remis le pouvoir au président démocratiquement élu, Alpha Omar Konaré, en 1992.

Comparaison n’est pas raison. Si dans les années 90, on pouvait délibérément abandonner le pouvoir ou sous contrainte comme ce fut le cas du général président, le contexte a totalement changé.

Aujourd’hui, le tripatouillage est en vogue pour s’éterniser au pouvoir et la succession dynastique pour assurer les arrières de la famille. Il peut emboîter le pas à ses frères d’armes président qui ont tous sauté le verrou limitant le mandat présidentiel.

Mais Mamadou Tandia du Niger vient de l’apprendre à ses dépends. Il a été balayé, le 18 février dernier, par un groupe de jeunes officiers sur lequel il s’est appuyé pour réaliser son coup d’État constitutionnel.
Par cette déclaration, ATT vient de relancer le débat.

Yoro SOW

01 Mars 2010