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Mercredi, dans la Cité des 333 Saints, la cérémonie d’ouverture de la 8è édition de la Semaine nationale du patrimoine culturel avec comme thème « Tombouctou, cité mémoire d’encres et de terre » a eu lieu, sous la présidence de Seydou Toumani Camara directeur de cabinet du gouverneur de Tombouctou.

La deuxième journée de la Semaine nationale du patrimoine culturel a été essentiellement consacrée aux manuscrits anciens.
La direction nationale du patrimoine culturel (DNPC) a dressé l’état des lieux de cette documentation.

Contrairement aux régions de Tombouctou, Gao, Mopti et Kidal, qui ont exposé des manuscrits anciens arabes et musulmans, celles de Kayes et Sikasso ont présenté des documents anciens extraits des archives coloniales.

Selon ces écrits, de 1898 à 1945, les manuscrits à l’encre constituaient la source de l’histoire de Sikasso.

Après la prise du royaume du Kénédougou le 1er mai 1898 par l’armée française, le colonisateur a mis en place un système d’administration pour contrôler la gestion de la région conquise.

Egalement, selon des informations, des archives anciennes dans les familles de Cheick Hamalla et El Hadj Oumar Tall à Kayes, existeraient.

Par contre, à Koulikoro et Ségou, la présence de manuscrits anciens, aussi bien religieux que scientifiques, est confirmée par des autochtones et des familles établies depuis longtemps dans ces régions.

Cependant, l’accès à ces documents demeure difficile, car ces derniers sont jalousement gardés.

Considéré comme un des premiers centres historiques de l’Afrique occidentale, Gao, ancienne capitale de l’Empire songhaï a connu une brillante civilisation bâtie par le sable, l’or, la houe et l’écriture. Tout le savoir écrit et oral est recueilli et consigné dans les manuscrits anciens.

La région de Gao regorge de manuscrits anciens appartenant généralement à des familles, des marabouts ou maîtres coraniques. Ils sont pour la plupart rédigés en arabe et souvent conservés dans des cantines.

Le nombre de manuscrits est estimé à plus de 100 000. Ils ont été produits entre le 8è et le 20è siècle. Sur du papier et de la peau, les écrits, sont en arabe, en Tifinar, en Peulh ou en Songhoï.

Ils ont trait à la religion, au droit, à la science, à la littérature, à l’histoire, à la géographie, à la magie, à la médecine, à la logique, à l’astronomie, à la politologie, aux traditions etc.

Aujourd’hui, à cause des dégâts causés par les termites, ces manuscrits sont menacés, car leur état de conservation laisse à désirer.

Egalement, considéré comme le principal centre d’art rupestre saharien au Mali,
l’Adrar des Iforas (Kidal) est un imposant massif granitique de plus de 150 000 kilomètres carrés parsemés d’inscriptions et gravures rupestres, surtout le long des oueds et autour des points d’eau.
Il y a plus de 10 000 ans, durant l’ère géographique dite de l’holocène, la zone était bordée par une mer intérieure.

Essouk/Tadmekka, situé à 60 kilomètres au nord ouest de Kidal, fut bien avant le 10è siècle de notre ère, la capitale d’un florissant commerce transsaharien entre le monde méditerranéen et celui au sud du Sahara.

Tout autour de cette prospère cité médiévale, sont représentés des milliers de figurations que les habitants ont gravé à la main, dans la roche de granite, manifestant pour la postérité leur présence et les traces de leurs activités.

26 juin 2006.