Hier Mercredi, dans la Cité des 333 Saints, la cérémonie d’ouverture de la 8è édition de la Semaine nationale du patrimoine culturel avec comme thème « Tombouctou, cité mémoire d’encres et de terre » a eu lieu, sous la présidence de Seydou Toumani Camara directeur de cabinet du gouverneur de Tombouctou.
La « Médina » ou la vieille de la cité des 333 Saints a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité en 1988. Puis, elle fut déclarée « patrimoine en péril » en 1990.
Suite au constat fait que notre pays et ses partenaires ont déployé d’énormes efforts pour la préservation des monuments de cette ancienne cité, le comité du patrimoine mondial de l’UNESCO, a décidé de la retirer de la liste du patrimoine en péril.
Néanmoins, subsistent quelques problèmes de conservation, relatifs notamment aux lieux historiques comme les mosquées, mausolées et maisons de la Médina, cœur des anciens foyers universitaires, menacés par la dégradation due aux aléas climatiques et à la qualité des matériaux de construction notamment le banco.
Également, l’abondante littérature arabe et les nombreux manuscrits anciens, tant bien que mal conservés dans des bibliothèques familiales, restent encore à inventorier, à mieux préserver et à exploiter.
C’est ainsi que le ministère de la Culture, à travers la Direction nationale du patrimoine culturel, a décidé de consacrer la Semaine nationale du patrimoine culturel de cette année à la Cité Mystérieuse. Egalement, la manifestation y a été transférée, car Tombouctou a été désignée première capitale de la culture islamique pour la région Afrique au titre de l’année 2006.
Les principaux objectifs visés par cette édition sont : faire ressortir les problèmes liés à la collecte, l’identification, la conservation, l’accès aux différents usagers et la gestion au niveau national des manuscrits à Tombouctou et dans les autres régions du pays ; améliorer la connaissance de l’héritage islamique de Tombouctou ; faciliter l’étude du contenu des manuscrits pour les chercheurs et sensibiliser l’opinion publique à une meilleure conservation des manuscrits.
Pour Mr Camara, la manifestation fera mieux connaître le patrimoine écrit et architectural de Tombouctou et comprendre le parcours du combattant que fut certainement celui des ulémas, des explorateurs, des historiens, des linguistes et des géographes, qui ont légué à l’histoire universelle, une importante mine d’informations.
De mercredi à vendredi, une table-ronde se tiendra dans la salle de conférence de l’Assemblée régionale.
Bakary Kamian, Filifing Sacko, Seydou Camara de l’Institut des sciences humaines, les chefs des missions culturelles de Bandiagara, Djenné, Tombouctou et Essouk, seront présents en tant que conférenciers.
Y seront débattus des thèmes, comme, « de l’oral à l’écrit, les manuscrits anciens source de l’histoire du Mali », « contenus et formes des manuscrits anciens de Tombouctou », « auteurs, langues et matières », « les bibliothèques privées de manuscrits à Tombouctou : quelle gestion ? », également, seront discutés, l’état des lieux des manuscrits au Mali, la protection juridique des manuscrits anciens, avec des études de cas, et l’état de conservation de l’architecture en terre de Tombouctou.
Au programme de cette 8è édition, auront lieu, des projections de films, une exposition où, copies de manuscrits de toutes catégories et dans tous les états de conservation comme ceux à caractère littéraire (traités religieux, chroniques, poèmes, autres œuvres reflétant la pensée, la croyance, les interprétations et les pratiques culturelles) et à caractère documentaire et scientifique, seront exposés.
L’exposition tentera également de retracer les circuits de diffusion des livres saints en Afrique subsaharienne, sans oublier le chemin suivi par les manuscrits, de l’Andalousie (Espagne), en traversant les pays d’Afrique du Nord, de l’Ouest, du Centre-Nord (Éthiopie et Soudan) et de l’Est, avant de débarquer sur l’Île de Zanzibar.
22 juin 2006.