M. Pierre-François UNGER, Président du Département de l’Action Sociale et de la Santé, a souhaité la bienvenue à Genève et en Suisse, à tous les participants, au nom des autorités fédérales, cantonales et communales.
Selon lui : « Un des messages-clé que l’OMS veut transmettre cette année à la communauté internationale consiste à dire que le bien-être des sociétés dépend directement de la santé et de la survie des mères et des enfants. Quand leurs mères restent en vie et s’épanouissent, les enfants eux aussi vivent et s’épanouissent. C’est une condition indispensable à la prospérité des sociétés.
Lorsque les mères sont malades ou décèdent, les enfants, comme le reste de la famille en pâtissent, et, au bout du compte, c’est la communauté dans son ensemble qui souffre. Il en va évidemment de même quand un enfant est malade ou disparaît. De fréquentes maladies et la malnutrition affectent la taille, la force voire le développement cognitif du jeune enfant.
C’est finalement, sa capacité d’apprendre, de se développer sur le plan bio-psycho-social, sa capacité de travail et et donc sa capacité d’autonomie qui sont atteintes. C’est donc d’un enjeu très considérable dont il s’agit, non seulement constitué d’impératifs humains, moraux et éthiques, mais également d’un enjeu économique de développement durable.
La Banque mondiale avait d’ailleurs estimé, il y a quelques années, que pour chaque dollar investi dans la santé d’un enfant, le gain est de 7 dollars grâce aux économies réalisées sur les prestations sociales et grâce à la plus grande productivité des jeunes et des adultes. »
En effet, ce qui préoccupe, actuellement, dans les hautes sphères de l’Organisation Mondiale de la Santé, c’est les souffrances et les décès de mères et d’enfants répartis sur la planète terre ; de manière fort inégale, scandaleuse.
Pour M. Pierre-François UNGER : « L’accès à des soins obstétricaux de qualité est souvent difficile. Il en résulte souvent des lésions gynécologiques dont les effets sont désastreux à plus d’un titre. C’est le cas par exemple de la fistule obstétricale. L’origine des fistules obstétricales se trouve à l’occasion d’un accouchement qui se passe mal et qui dans un pays favorisé serait traité par une césarienne, chose inaccessible pour les femmes éloignées de tout et sans moyens financiers.
Le problème est de nos jours très important dans les pays moins favorisés puisqu’on pense qu’il y a plus d’un million et demi de femmes qui souffrent de fistules, avec chaque année 50 à 100 000 nouveaux cas. C’est un sujet tabou car il touche à l’intimité de la femme : l’incontinence qui est une forme d’invalidité, induisant un sentiment de honte, et dont il est difficile de parler. Les femmes qui se retrouvent dans cette situation sont exclues, abandonnées de tous, laissées pour compte.
Or, actuellement, les capacités des centres chirurgicaux qui s’occupent des fistules ne permettent pas de traiter plus de 10% des nouveaux cas qui apparaissent chaque année. La prévention reste donc notre principale arme pour réduire ce problème. »
Enfin, M. Pierre-François UNGER dira qu’en tant que récipiendaires de la création et garants de sa pérennité, l’heure est venue d’œuvrer ensemble pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement.
Dans ce cas, il ne s’agit pas seulement des objectifs de réduction de la mortalité infantile et d’amélioration de la santé maternelle, mais aussi sur un plan général, de ceux de la réduction de l’extrême pauvreté, de la faim, d’une éducation primaire pour tous, de la promotion de l’égalité des sexes, de l’autonomie de la femme.
En somme, un ensemble de mesures qui permettra la lutte contre le VIH/SIDA, le paludisme et bien d’autres maladies, dans la sécurité d’un développement durable.
Ibrahima Sangho, depuis Genève
19 mai 2005