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En effet, selon ce qu’ils nous ont relaté, cela fait environ cinq mois que ces jeunes étudiants ne perçoivent plus un rotin de leur gouvernement.

Lors du sommet des Chefs d’Etat d’Afrique et de France, qui s’est tenu à Bamako en décembre 2005, la communauté estudiantine avait souhaité rencontrer le président Bongo pour lui faire part du calvaire qu’elle vit.

Le Directeur Général-adjoint des bourses du Gabon avait promis monts et merveilles aux étudiants. Des promesses qui devaient se concrétiser dès son retour au pays. Depuis, c’est le silence radio. Même l’ambassadeur du Gabon au Mali avec résidence à Abidjan, qui avait, d’ailleurs, prêté main forte au Directeur adjoint des bourses, reste injoignable.

Nous nous sommes procuré son numéro de téléphone et avons tenté pendant trois jours de le joindre, sans succès. « Il est toujours en mouvement nous a répondu une voix au bout du fil ». Une voix qui n’a pas voulu nous décliner son identité, malgré notre insistance.

Les étudiants que nous avons reçus ont voulu garder l’anonymat car « on risque carrément de couper le robinet« . Pendant qu’ils prennent leur mal en patience, certains ne peuvent même plus payer le loyer, l’électricité ou l’eau.

« C’est le Djatiguiya du Mali qui fait que nous avons encore où dormir et de quoi manger. Sinon, nous serions déjà morts. Nous appelons notre père le président Omar Bongo au secours. Nous savons qu’il n’est pas au courant de tout cela« , nous a confié un jeune aux chaussures déchirées à force de marcher chaque jour sur près de 14 kilomètres.

Le président Bongo, doyen des chefs d’Etat d’Afrique est un panafricaniste convaincu qui accueille dans son pays plusieurs de nos compatriotes. Laissera-t-il les siens à leur triste sort au Mali ? On peut en douter.

Paul MBEN

21 mars 2006.