Un slogan, pas creux
Depuis plusieurs années à l’instar de la communauté internationale, le Mali, chaque année, commémore le 5 juin, la journée mondiale de l’environnement avec comme thème « Des villes plus vertes ».
Comme d’habitude, dans notre pays, différentes activités ont lieu en rapport avec le thème retenu.
Mme Lansry Nana Y. HAIDARA, commissaire à la sécurité alimentaire, a estimé il y a quelque temps, qu’« il est nécessaire d’envisager une gestion correcte de l’environnement non seulement pour les besoins immédiats, mais aussi pour les générations futures. «
Et à Mr Ould Youba , d’affirmer que<
Cadre urbain
Au Mali il n’est pas très exagéré de dire que l’environnement urbain est en péril. Un péril qui a pour origine la pollution de l’air, la diminution de nos forêts, la prolifération des eaux usées et vannes dans nos ruelles et l’abondance des déchets urbains.
Comme dans d’autres villes du tiers monde, l’air devient de plus en plus vicié. Ce déséquilibre trouve sa source dans la prolifération de nos multiples et quotidiens déchets : solides, liquides, gazeux, domestiques et industriels.
De plus en plus les villes continuent à abriter de multiples populations de nos campagnes. Compte tenu du coût élevé de la location en milieu urbain il en découle que les campagnards, en quête d’emploi pour leur survie, construisent par obligation des habitats spontanés.
Une éducation basée sur les TICS
A l’ère des nouvelles technologies d’information et de communication, il est donc nécessaire d’élaborer une nouvelle politique environnementale basée sur celles-ci.
L’éducation environnementale, qui a fait son introduction dans notre système éducatif il y a plusieurs années, est actuellement confrontée à beaucoup d’obstacles : plus de 75% des structures de formation du pays ne dispose pas de programme d »éducation environnementale. Et pour cause un manque de moyens financiers et humains à même de suivre et de divulguer les multiples acquis en la matière.
Un fonds pour l’éducation
L’information jouant un rôle prépondérant dans l’éducation environnementale, la nécessité d’une plus large diffusion de celle-ci est impérieuse voire même indispensable. Pour la réussir, ne faudrait-il pas créer un fonds national pour une bonne gestion de notre environnement ?
La mise en oeuvre de cette nouvelle politique environnementale implique : la vulgarisation de l’éducation environnementale dans toutes nos écoles avec des plans d’action détaillés, l’accès du public à l’information, la participation du citoyen et des ONG à l’évaluation régulière des actes posés …
Bamako
A Bamako, le nombre de véhicules d’occasion s’accroît de jour en jour. La plupart d’entre eux dégage une fumée noire et une odeur nauséabonde, entraînant une pollution de l’air.
Le soir venu, actes délibérés de brûlure de vieux pneus pour en extraire un minuscule et insignifiant fil de fer ne sont pas pour embellir ce tableau. Ajoutez à cela, les bruits constituent un facteur de pollution importants et troublant le sommeil.
Comme des quartiers spontanés, la diminution des poches de verdure est aussi cause de dégradation de notre environnement. Souvenez vous des zones naturelles boisées de l’ancien aéroport d’Hamdallaye transformées en ACI 2000, une zone de béton sans visage et sans âme. Que dire des forêts classées de Sotuba et de l’Institut d’Economie Rurale (IER) qui vont céder elles aussi le pas à un autre ACI sauvage.
Le bois, le bois et rien que le bois
De plus en plus nos forêts disparaissent au profit du bois et du charbon. Avec la fabrication de bière traditionnelle par nos femmes, nos forêts sont maintenant clairsemées. Force est de constater que cette diminution des forêts est aussi liée au non respect des plans d’urbanisme.
Très souvent ce sont des plans d’urbanisme élaborés avec des considérations plus politiques que professionnelles. Avec le développement anarchique des villes, nous assistons constamment à l’usage d’espaces réservés à l’oxygénation de nos habitats pour des besoins individuels.
En guise de synthèse … et
Vu les faiblesses des moyens de l’état face à la résolution des innombrables problèmes posés à notre société. Il est nécessaire d’identifier les éléments de l’environnement, de sensibiliser tous les utilisateurs, d’harmoniser les centres de décisions (administration, commune, association et partenaires au développement) et enfin élaborer des textes règlementaires assortis de sanctions rigoureuses.
<<Le cercle vicieux pauvreté et environnement est une réalité et un danger permanent. Comme bel exemple de ce cercle vicieux dans nos pays sous développés : Les maladies nées de la pollution urbaine font beaucoup plus de ravages chez les pauvres que chez les riches>>, dixit feue Mme SY Maïmouna BA.
De questionnement …
Au Sahel, au Mali, faut-il exterminer la race des chameaux et des chèvres pour que survive la flore ?
De cette devinette : Quand il est petit, il est ton ami. S’il grandit, tu lui casses les jambes, sinon il devient un monstre qui détruit les cultures, les arbres, la brousse, les cases et transforme notre pays en désert.
Qui est-ce?
La réponse dans la prochaine publication.
Appel
A toutes et à tous, constituons des groupes de pression motivés, afin que la gestion, la préservation et l’amélioration de notre environnement ne soient pas un slogan creux.
De cela dépendra, à n’en pas douter la survie de notre planète terre.
10 juin 2005
Youssouf Massaman SANGARE
Cheich Abd El Kader, architecte
abdelkader@afribone.net.ml
abdelkader@Koulikoro.net.ml