Le congrès des abeilles qui est en train de s’organiser apparemment avec sérénité et discrétion révèle au fur et à mesure que l’échéance s’approche ses vrais secrets. En effet, le week-end dernier, les délégués régionaux devant participer aux assises des 24, 25 et 26 octobre prochain à Bamako se sont retrouvés dans leur chef-lieu de région pour choisir ceux parmi eux qui devraient siéger au sein de l’instance dirigeante du parti.
Dans la région de Sikasso, contre toute attente, c’est l’ancien Premier ministre, Mandé Sidibé, l’actuel PCA de Ecobank ETI et 4ème vice-président des Rouges et Blancs qui s’est hissé au sommet de la liste triée sur le volet. C’est dire que si la 3ème région administrative du Mali devrait avoir un seul représentant dans le Comité Exécutif de l’ADEMA, ce serait l’enfant de Yanfolila. Cette décision est inattendue parce que depuis plus de deux ans, le banquier s’est retiré des activités politiques.
Il ne participe même pas aux réunions statutaires de la direction du parti et n’a pas pris part aux débats de la présidentielle dernière. Lui-même a été candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2002. Son retour en force dans les structures du parti afin de se maintenir au sein de l’organe dirigeant lève déjà, si besoin en était, un coin du voile sur les ambitions du patron de la première banque panafricaine.
Le deuxième choix de la région de Sikasso est porté sur le Secrétaire général de la section de Bougouni, Tiémoko Sangaré, ministre de l’Agriculture et surtout Secrétaire général adjoint du Comité Exécutif. Par ordre de préséance, vient ensuite Adama Diarra du Fonds de Solidarité Nationale et Secrétaire aux finances de la direction des abeilles. Politiquement, il est de moins en moins pesant et n’apporte pas grand-chose au parti. Plusieurs fois, il a été battu au cours des dernières élections dans son propre quartier et même dans la commune de la capitale du Kénédougou.
Les autres sont des illustres inconnus et ont pour noms : David Coulibaly, Lancina Togola, Ousmane Maïga et un dernier au nom peu courant que nous n’avons pas pu retenir. Ce dernier est par ordre de préséance avant M. Maïga.
La région de Mopti a fait le même exercice, dimanche dernier, à Sévaré. La tête de la liste n’est autre que Abdoul Karim Konaté dit Ampé, Inspecteur des Douanes de son état et membre du Comité Exécutif. Il nous est revenu que ce dernier n’était même pas à cette rencontre parce qu’il était dans la délégation du Directeur général de la Douane, Amadou Togola, en mission à Ségou.
C’est donc en son absence que le Secrétaire général de la section de Koro (Ampé) a été retenu comme n°1 de la 5ème région administrative du Mali devant figurer au sein du directoire du parti. Il est talonné par Moustapha Dicko, ancien ministre de l’Education, ex-président du groupe parlementaire ADEMA et également membre de l’instance dirigeante du parti.
Suivent ensuite Timoré Tioulenta, député de Téninkou et président du groupe parlementaire ADEMA, Ousmane Sy de Badiangara, ancien ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales et surtout épouse de la première femme Gouverneur du Mali, Kadiatou Sow, qui a été aussi plusieurs fois ministre. Les autres sont dans l’ordre de classement : Mahamane Santara de Djenné, Cheick Diaby de Mopti, le très respecté Pr. Ali Nouhoum Diallo qui, on le sait, a un parcours honorable et Ousmane Maïga, un jeune aux dents longues.
Dans la région de Ségou, Zoumana Mory Coulibaly, réputé être un des meilleurs cadres de la douane (là où il passe, il bat le record des recettes) est en tête de liste, loin devant l’ancien ministre El Madani Diallo qui est arrivé à écarter cet autre ancien ministre, Seydou Traoré.
Les autres ont pour noms : Dramane Dembélé, décrit comme étant un grand opportuniste, Babougou Traoré, Zakaria Coulibaly et le très contesté Kalifa Abba Dicko boucle la boucle. Ce dernier est sur la corde raide et pourrait ne pas figurer dans le prochain Comité Exécutif. Les régions de Koulikoro, Kayes, Bamako organiseront leurs conférences jeudi 23 octobre. Celle de Gao aura été organisée 24 heures auparavant. Tomboucou et Kidal choisiront leurs candidats au Comité exécutif, en marge du congrès.
Précisons que les responsables du RND, majoritaires à Mopti, ne figurent point sur la liste de la région. Aux dernières nouvelles, il nous est revenu qu’ils seront «gérés de façon politique» comme les démissionnaires du MIRIA et du RPM l’ont été durant le congrès précédent.
Chahana Takiou
21 Octobre 2008