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Le mardi 09 septembre dernier, quarante-quatre (44) soldats maliens ont été libérés par les groupes armés touaregs. Ils avaient été enlevés lors d’opérations militaires au nord-est de la région de Kidal et, depuis, étaient retenus en otage par les bandits armés qui avaient embrasé le nord du pays. Ils ont été remis par ces bandits armés à l’émissaire du colonel Kadhafi, Moussa El Koni, qui, il y a quelques années, avait été nommé consul de la Libye à Kidal. Le choix même de cette personnalité prouve à suffisance le rôle joué par son pays dans la gestion de la crise du nord. En effet, cet heureux dénouement de l’affaire des otages intervient à la suite de l’implication personnelle du Guide de la révolution libyenne, Mouammar Kadhafi. Le colonel libyen, au cours du mois dernier, avait été sollicité par une délégation de notables et cadres touaregs qui s’étaient rendus à Oubari, en Libye, pour demander au Guide de prendre le dossier en main. Ils avaient été rassurés de la disponibilité de Kadhafi qui s’était alors engagé à tout mettre en œuvre pour le retour de la paix et de la sécurité dans la bande sahélo saharienne, dont il a toujours fait une priorité. Cependant, il est important de le souligner, bien avant cette rencontre, le colonel libyen s’était engagé à trouver une solution au problème du nord, en marge de la médiation officielle menée par l’Algérie.

En mars dernier, vingt-deux (22) otages avaient été libérés grâce à ses démarches auprès des ravisseurs.

Quelques mois plus tard, en juin, c’est encore grâce à lui que trois (3) militaires blessés avaient été relâchés et acheminés vers Tripoli où ils ont pu bénéficier de soins adéquats. Aujourd’hui, comme il s’y était engagé à Oubari, il vient d’obtenir des groupes armés la libération de près d’une cinquantaine d’otages.
Ces différents et notables succès, le Libyen les a obtenus grâce à des actions menées dans la plus grande discrétion, sans tambour, ni trompette. Des actions menées par certaines personnalités, triées sur le volet, et bénéficiant de la confiance et de la bénédiction totale du Guide.

Il s’agit notamment, tout d’abord, de son chef de cabinet, Bachir Salah Bachir, qui a eu à effectuer plusieurs déplacements au Mali.

Il y a ensuite son fils, Saïf Al Islam Kadhafi, dont la fondation a joué un grand rôle, notamment en ce qui concerne les actions humanitaires.

Nul ne peut également ignorer l’implication du Malien Bani Kanté, directeur en Afrique de l’ouest de la LAP (Libya Africa Investment Portofolio), qui est la véritable courroie de transmission entre les autorités maliennes et le cabinet du Guide libyen. Ces actions font suite à une récente tentative de la Libye d’installer un consulat à Kidal. Le but visé par le colonel libyen, à l’époque, était de faire de cette représentation consulaire une véritable agence de développement, dotée de plusieurs milliards de francs CFA. A son ouverture déjà, les populations de la région ont pu bénéficier de plusieurs dons en nature qui devaient précéder des actions de développement rural, dont des forages équipés de pompes et des puits pastoraux. L’entreprise a tourné court, suite à certaines considérations politiques. Ce sont tous ces efforts que le gouvernement malien a loué.

Dans un communiqué rendu public, le président malien a tenu d’ailleurs à « saluer l’aide précieuse et l’implication personnelle du Guide de la Grande Jamahiriya arabe libyenne, Mouammar Kadhafi. Son action fraternelle a largement contribué à cette décrispation».

Au rôle, éminent, joué par le chef de l’Etat libyen, il faut rappeler celui, tout aussi important, joué par son homologue malien. C’est Amadou Toumani Touré, de l’aveu même des notables et cadres touaregs, qui a encouragé ceux-ci dans leur démarche auprès du Libyen. En outre, le président malien a directement piloté avec les Libyens toutes les négociations qui ont abouti à la libération des différents groupes de soldats. Et si la situation au nord, déjà explosive, n’a pas dégénéré, c’est que le chef de l’Etat a toujours privilégié le dialogue et la négociation. Il l’a toujours affirmé dans tous ses discours et adresses à la nation. Mieux, il a, à plusieurs reprises, reçu des émissaires des communautés du nord, venus s’assurer des efforts personnels qu’il a entrepris ou comptait faire afin de ramener la paix dans le nord.

Aujourd’hui, c’est cette option qui est en train de payer. Déjà, dans le même souci d’apaisement voulu par les notables et cadres touaregs, et concrétisé par les groupes armés qui ont accepté de libérer les otages, les autorités militaires nationales ont décidé, à leur tour, de remettre en liberté tous les bandits armés arrêtés et détenus par les pouvoirs publics. Ils ont été remis aux leaders de la communauté touarègue, avec l’espoir que tous les otages retournent dans leurs familles respectives.

Pour en revenir aux 44 ex otages, leur libération s’est déroulée en trois étapes.
Première étape : ils ont été officiellement remis, à Tripoli, au Guide, par les bandits armés.

Deuxième étape : ils ont été convoyés, à bord d’un vol spécial, par le consul Moussa El Koni, de Tripoli à Kidal, où ils sont arrivés le mardi 9 septembre, en début d’après-midi et remis officiellement au Comité de bons offices.

Troisième étape : hier mercredi 10 septembre, les ex otages ont quitté Kidal pour Gao, où ils ont été remis au chef d’état major général des Armées, le Gl Gabriel Poudiougou.

Rappelons que le 09 mars 2008, c’est le président de la République en personne qui avait effectué le déplacement de Gao pour accueillir les 22 premiers otages libérés suite à la médiation libyenne. Amadou Toumani Touré avait officiellement promis au peuple malien, singulièrement aux parents des « prisonniers », de tout mettre en œuvre pour la libération de l’ensemble des otages. Mission accomplie. Sans du sang.

Cheick Tandina

Sékou Tamboura

11 septembre 2008