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A l’issue du 3e Forum des affaires de la Cédéao qui s’est achevé jeudi dans la capitale ivoirienne, les participants ont adopté des mesures allant dans « le sens d’une exploitation meilleure des ressources énergétiques pour une économie ouest africaine compétitive« .
Hommes d’affaires évoluant dans le secteur de l’énergie, représentants de gouvernements, institutions nationales et sous-régionales se sont retrouvés à Abidjan du 28 au 1er octobre pour la 3e édition du Forum des affaires de la Cédéao. Réunis autour du thème « exploiter aux mieux les ressources énergétiques pour une économie ouest-africaine compétitive« , les discussions ont abouti à un certain nombre de recommandations qui, si elles sont mises en œuvre, pourront permettre un « décollage énergétique » de la sous-région ouest-africaine.

Ces mesures envisagées s’articulent autour de plusieurs axes national et sous-régional : l’autosuffisance en énergie, l’environnement des affaires et le financement.

Les participants estiment que la Commission de la Cédéao doit dans le domaine de l’autosuffisance en énergie au niveau sous-régional, déclarer la décennie de l’autosuffisance en énergie. Cela, à leurs dires, permettrait aux gouvernements de la sous-région de donner la priorité aux stratégies de développement.

Aussi le système d’échange d’énergie électrique ouest-africain (EEEOA) doit « prendre toutes les mesures nécessaires pour accélérer la mise en œuvre de ses projets régionaux prioritaires de production d’électricité et d’interconnexion ». Il a été envisagé l’adoption, par la sous-région, d’une approche qui utilise plusieurs sources d’énergie disponibles pour faire face à la demande sans cesse croissante.

Le forum voudrait que la Cédéao renforce les capacités du Centre/Cédéao de promotion des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (CREREEC), situé à Praia.

Au niveau national, il s’agira du renforcement par les Etats membres de leurs mécanismes d’électrification rurale, d’encourager les initiatives utilisant des mécanismes à faible coût et respectueux de l’environnement pour approvisionner les communautés rurales en énergie.

Un mécanisme de suivi

Le 2e paquet de recommandations concerne l’environnement des affaires. Elles sont déclinées au niveau sous-régional et national. Pour la première, les participants estiment que la Cédéao doit créer un cadre juridique sous-régional pour garantir le secteur énergétique, établir des relations étroites avec les autres parties prenantes pour élaborer et mettre en œuvre des programmes de renforcement des capacités pour le renforcement du capital dans le secteur de l’énergie, mais également de développer et mettre une stratégie autocentrée qui fasse la promotion de l’utilisation de matériaux locaux respectueux de l’environnement et moins énergivores.

Les Etats doivent au niveau national, a souligné le Forum, entre autres, créer un cadre politique favorable et un environnement réglementaire stable pour la croissance du secteur de l’énergie par des réformes politiques appropriées, de concevoir et mettre en œuvre des reformes pour ouvrir leur secteur au privé, de fournir des mesures incitatives appropriées pour encourager l’investissement dans les projets autonomes d’électricité, y compris les projets d’électrification rurale comme des concessions sur les droits d’importation, les exonérations d’impôt…

L’un des points qui a été l’objet de débats intenses a été la question du financement. Les mesures arrêtées sont claires. Les uns et les autres ont décidé que la Cédéao doit être plus engagée et doit fournir une aide aux entreprises privées pour attirer plus facilement des fonds des partenaires internationaux dans le développement des projets énergétiques au niveau sous-régional.

La mobilisation des ressources locales pour financer la production et la distribution d’énergie comme alternative au financement et à l’intermédiation étrangère ainsi que le développement et la mise en œuvre des mécanismes de financement des projets d’énergie, y compris les fonds d’emprunt pour les projets d’énergie, plus particulièrement les projets d’électrification rurale, figurent parmi les recommandations au niveau national.

Pour le Pr. N’Galadjo, il ne sera pas question de se limiter à faire des recommandations pour ne pas les exécuter. « Nous allons mettre en place un mécanisme-évaluation et de suivi des recommandations« , a-t-il conclu.

Amadou Sidibé

(envoyé spécial)

04 Octobre 2010