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Mercredi, à Abuja au Nigeria, le 30è sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), a eu lieu sous la présidence de Mamadou Tandja, président en exercice de la CEDEAO et chef de l’État nigérien.
Le président de la République, Amadou Toumani Touré, Mamadou Tandja (Niger), Olesegun Obasanjo (Nigeria), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Ahmad Tejan Kabbah (Sierra Leone), Ellen Johnson-Sirleaf (Liberia), John Kufuor (Ghana), Faure Gnassingbé (Togo) et Yayi Boni (Bénin), étaient présents.

Durant ce sommet, l’une des principales décisions du sommet a été la création de sa Commission. Ce nouvel organe va remplacer le Secrétariat exécutif de l’organisation sous-régionale.
Composée de neuf membres, la Commission sera dirigée par un président et un vice-président. Les mandats sont tournants entre les États et sont d’une durée de quatre ans.

Les pays devant occuper les 9 postes de commissaires sont déjà connus : le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo.

La formule adoptée par les chefs d’État et de gouvernement prévoit une rotation qui assure une bonne représentativité de tous les pays.
Le Ghanéen Mohamed Ibn Chambas, qui dirige actuellement le secrétariat exécutif, présidera la nouvelle Commission.

L’organisation doit faire face à de nombreux défis, comme l’intégration économique et politique, la paix et la sécurité, l’éradication de la faim et de la pauvreté, la lutte contre les pandémies comme la tuberculose, le paludisme et le sida.

En effet, selon le président en exercice de la CEDEAO, le chef de l’État nigérien, Mamadou Tandja, dans le souci de mieux prendre en charge ces questions, les dirigeants de la sous-région ont décidé de transformer le Secrétariat exécutif de l’organisation en Commission qui débutera ses activités en janvier prochain.

Lors de leur sommet ordinaire de janvier dernier à Niamey, les chefs d’État, avaient approuvé le projet de transformation du Secrétariat exécutif en Commission.

Selon les initiateurs de la reforme, cette dernière permettra d’approfondir et d’accélérer le processus d’intégration. Elle entraînera également un renforcement du caractère supranational de l’organisation sous-régionale et l’adoption d’un nouveau régime juridique.

Une autre grande reforme approuvée par les chefs d’État est la restructuration du parlement de la CEDEAO afin de permettre à l’institution d’être plus efficace et aux parlementaires de jouer pleinement leur rôle dans le processus d’intégration.

Les parlementaires qui sont actuellement désignés par les parlements nationaux seront désormais élus au suffrage universel, cela, pour leur donner plus de légitimité. Leur mandat a été ramené de 5 à 4 ans.

Egalement, les chefs d’État ont aussi approuvé le renforcement de la capacité institutionnelle de la Cour de justice, afin de permettre à la CEDEAO de disposer d’une Cour forte et indépendante.
Face à l’émigration des jeunes en Europe, il faudrait selon les dirigeants, aborder le problème dans son ensemble et d’une manière concertée.
Par rapport à la situation sécuritaire de la sous-région, les chefs d’État ont été informés de la situation en Côte d’Ivoire, au Liberia, en Guinée Bissau et au Togo.

Bien que se félicitant de l’amélioration de la situation sécuritaire dans la sous-région, ils ont encouragé l’intensification du dialogue entre les acteurs ivoiriens afin d’assurer le succès du programme de transition.

Par rapport à la Guinée Bissau, ils ont approuvé la création du groupe de contact international (GCI) qui a pour mission d’aider à la stabilisation de ce pays et à son redressement économique.

Durant le sommet, les chefs d’état ont entériné la transformation en convention du moratoire de la CEDEAO sur les armes légères et de petit calibre en convention, dans le but de mettre fin à la prolifération de ces types d’armes.

En effet, la convention par rapport au moratoire, est plus contraignante.
Ainsi, après ratification, un pays, qui posera, plus tard, des actes contraires au protocole, s’expose à des sanctions.

L’adoption de cette convention intervient quelques jours seulement après le lancement à Bamako d’un programme commun ouest-africain de contrôle des armes légères, dénommé ECOSAP. D’un coût de 15,7 milliards Fcfa ce programme luttera contre ce fléau dans les pays de la CEDEAO, durant 5 ans.

Par rapport aux événements survenus dans le nord du Mali, à huis clos, les chefs de d’État ont fermement condamné les événements de Kidal et Menaka, et ont assuré notre pays de leur solidarité.

En décembre prochain, le prochain sommet ordinaire se tiendra au Burkina Faso.

16 juin 2006.