Les chasseurs venus de toutes les régions du Mali, du district de Bamako, du Burkina Faso et du Niger, par petits groupes donnaient un avant goût du spectacle que les Bamakois allaient vivre pendant les 3 jours.
A 16 heures 30 minutes, l’arrivée du Président Amadou Toumani Touré, mis momentanément fin au carnaval des chasseurs.
Reçu par le Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga et le ministre de la culture, le Président de la République, après avoir salué les grands chasseurs, a tenu à faire un tour d’honneur pour saluer toutes les délégations de chasseurs.
Cheick Oumar Cissoko, ministre de la culture a indiqué que la rencontre des chasseurs de l’Ouest africain est une des rares occasions de célébrer les retrouvailles entre confrères dont les ancêtres ont été les fondateurs de grands empires, royaumes, de grandes cités et de la presque totalité de nos villages.
Il aussi rappelé que la rencontre des chasseurs est l’occasion de magnifier tout en le défendant avec acharnement certaines de nos valeurs de civilisation dont les chasseurs sont les dépositaires.
Enfin le ministre a indiqué que la rencontre des chasseurs de l’Ouest africain est désormais le renforcement de l’intégration sous-régionale par le culture qui constitue le socle d’un développement global à la base.
A propos des chasseurs, le ministre dira qu’ils sont les gardiens et les défenseurs de ce qui fondent l’essentiel de notre identité supra nationale.
Dans le registre des rappels, Cheick Oumar a indiqué que les grandes maîtres chasseurs ont aboli l’esclavage, dès le 13 ème siècle, sur toute l’étendue de l’empire du Mali.
Mieux pour faire régner la paix et l’entente entre tous les peuples, le ministre a rappelé que les chasseurs ont proclamé, au début du 13 ème siècle, ce qu’il est convenu d’appeler la charte du Manden nouveau, qui est selon lui une véritable déclaration des droits de l’homme avant la lettre.
Pour tous ces hauts faits, le ministre a réclamé l’héritage de ces hommes épris de paix et de justice dont le souvenir est gravé dans notre mémoire collective.
Selon lui, dans notre histoire récente les chasseurs traditionnels ont été les plus nombreux à s’engager volontairement dans l’armée française lors des deux guerres mondiales.
Cependant, Cheick Oumar Cissoko a estimé que les temps ont changé «les nouveaux défis de notre époque sont : le développement, l’intégration sous-régionale, la consolidation de la démocratie, l’affirmation de notre identité africaine dans un monde qui se globalise inexorablement, la sensibilisation de nos populations sur les grandes endémies et pandémies, la protection de l’environnement, la lutte contre la prolifération des armes légères etc.» a-t-il déclaré.
Pour ces combats et pour bien d’autres encore, Cheick Oumar Cissoko a indiqué que les chasseurs traditionnels ont un rôle de premier plan à jouer au sein de la société civile de nos pays respectifs.
De son côté, le Président de la République a invité les chasseurs, gardiens de la tradition, à devenir tous des gardiens de l’environnement, de la faune et de la flore.
Après les discours, les chasseurs du Burkina Faso ont ouvert le bal du défilé des délégations. Ils seront suivis par ceux venus des différentes régions du Mali.
C’est dans une ambiance carnavalesque où des détonations de fusils traditionnels venaient régulièrement interrompre le son du «donso goni» que la cérémonie a pris fin.
Assane Koné
30 mai 2005