Le Rassemblement pour le Mali (RPM) organise le dimanche 28 janvier prochain son deuxième congrès ordinaire, au Centre International des Conférences de Bamako.
Le deuxième depuis la création du parti en juin 2001. Au delà de l’ordre du jour classique d’un tel forum à savoir la relecture des textes et la mise en place d’un nouveau directoire, le congrès va investir solennellement le candidat désigné par le parti pour défendre ses couleurs à la présidentielle du 29 avril 2007.
Tout porte à croire que c’est le président des tisserands, Ibrahim Boubacar Kéïta, qui sera le porte-étendard de cette formation politique à ce scrutin. Rien n’a été oublié par la commission d’organisation de cette manifestation, annoncée grandiose. En outre, tous les responsables, députés et militants croient fermement en la victoire de IBK sur ATT. Il est vrai que le jeu politique en cours actuellement semble donner quelque crédit à cette thèse.
Depuis deux mois, des émissaires du parti sillonnent les 55 sections du RPM afin de procéder au renouvellement de ses organes. Partout, la redynamisation des sections s’est bien défoulée à l’exception de Sikasso et dans une moindre mesure à Kati.
Dans la capitale du Kénédougou, le député Housseini Guindo entend tordre le cou aux textes en défiant la direction du parti qui avait exigé leur respect. Ainsi, il a ramassé ses partisans par-ci et par-là pour se faire élire secrétaire général de la section, un poste incompatible au regard des textes du RPM avec la fonction de député.
Le secrétaire politique, Bakary Konimba Traoré dit pionnier et le secrétaire général Bocari Tréta, pour avoir refusé le bureau du jeune Guindo, ont été accusés de tous les noms d’oiseaux par ce dernier.
Housseini Guindo continue toujours à semer la zizanie dans les rangs du RPM à Sikasso, en dispersant les forces, en opposant les leaders locaux, en discréditant le parti et son chef, IBK. Ces manœuvres n’ont rien servi à l’honorable Guindo dans la mesure où le fameux bureau qu’il dirige n’est toujours pas reconnu par l’instance dirigeante des tisserands.
C’est dire qu’il ne prendra pas part au congrès en qualité de secrétaire général de la section de Sikasso. Mais il pourrait bien y participer s’il le désire en qualité de député puisque tous les élus du parti sont conviés à cette importante rencontre dont le clou sera l’investiture d’IBK à la présidentielle du 29 avril 2007.
A Kati, un problème similaire s’était posé à la différence que dans l’unité, Djibril Dicko, un des députés de la localité, s’était fait élire secrétaire général de la section contre l’avis du parti. La spécificité de cette circonscription dispersée dans les quatre coins de Bamako avait plaidé en sa faveur.
Toujours est-il que ce n’est pas conforme aux textes. C’est pourquoi, à la veille du congrès, un groupe de militants et responsables RPM au niveau de la sous-section de Kati démarche démocratique contrairement aux autres qui considèrent leurs militants comme du bétail électoral.
C’est pourquoi, à la veille du congrès, un groupe de militants et responsables RPM au niveau de la sous-section de Kati s’était réuni, le lundi 22 janvier dans la cité garnison pour inviter le Bureau Politique National à suspendre Djibril Dicko. Avant de réaffirmer leur soutien au parti et à son président IBK. Mis à part, ces deux cas jugés mineurs dans un parti réputé remuant comme celui du 30 juin, tout semble se passer normalement.
Membre de la commission d’organisation, l’honorable député Mamadou Diarassouba soutient : « tout est fin prêt pour démarrer nos travaux dans la sérénité. L’investiture de notre président sera le moment le plus important de notre congrès. Il ira à la conquête du pouvoir pour gagner». C’est le même sentiment qui anime les députés, responsables et militants du parti. Tous « sont unanimes à dire que le président sortant, Amadou Toumani Touré perdra face à IBK, au second tour« .
En effet, depuis la signature de la plate-forme de l’ADP par 14 formations politiques le 8 décembre, les militants de ce regroupement politique dont les leaders ont abdiqué sont démobilisés et déçus. Ils sont nombreux à refuser le soutien aveugle et sans condition que leurs différents partis ont annoncé en faveur d’ATT.
Les conférences de sections de l’ADEMA dans le district de Bamako, les 13 et 14 janvier dernier l’ont suffisamment démontré. Le parti de l’abeille a au moins le mérite de cette démarche démocratique contrairement aux autres qui considèrent leurs militants comme du bétail électoral. S’y ajoutent les querelles de clochers et déchirements entre les membres du premier cercle de soutien à ATT, le Mouvement Citoyen de Djibril Tangara.
Longtemps considérés comme des proches voire des amis du président de la République, le premier vice-président de l’ADEMA, Soumeylou Boubèye Maïga et le président du PARENA, Tiébilé Drame, se sont totalement démarqués de ce dernier. Ce qui réduirait de façon considérable les chances d’ATT de rempiler dès le premier tour de la présidentielle.
Et, a contrario, accroître, celle d’un second tour avec l’entrée en lice de ces deux personnalités politiques et du leader de la CDS-Mogo Tigi, Bakary Sangaré, plus connu sous le sobriquet de Biaise sans oublier la probable candidature du Secrétaire général du SADI et celle d’IBK qui sera investi.
Donc, au second tour, il y aurait le duo ATT et IBK. Le premier ayant fait le plein de, ses voix au premier tour ne pourra plus compter sur les autres candidats qui sont en train de former un autre bloc politique à l’opposé de l’ADP, sauf retournement de situation spectaculaire comme celui qui vient de se passer au Sénégal avec Wade et son ancien Premier ministre, Idrissa Seck. Mais, le Mali n’est pas le Sénégal et les deux situations ne sont pas assimilables, (à suivre).
Chahana TAKIOU
25 janvier 2007.