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A ce congrès, ont pris part les délégués de l’intérieur du pays, les différentes structures du District de Bamako, les membres du bureau sortant. Etaient représentés des leaders de partis politiques ou leurs délégués. Entre autres, il y avait le CNID, le MPR, l’ADEMA, l’USRDA, le BDIA, l’URD, le PDR, le PARENA, le MPR. A ceux-ci, il faut ajouter la présence du Mouvement Citoyen.

Très tôt le matin, les militantes et militants du parti ont pris d’assaut l’enceinte du Centre International de Conférences de Bamako (CICB). Sortis très nombreux, ils ont fait le plein de la salle Banzoumana Cissoko. Une seule allocution a été prononcée à l’ouverture, celle de Me Abdoulaye Garba Tapo.

D’entrée de jeu, le président du parti a rendu hommage à deux personnalités du parti pour leur dévouement. Il s’agit de Mme Traoré Meyan Diarra, considérée comme la grand-mère et Cheick Hamalla Haïdara, sans oublier tous les autres militants et militantes qui se battent pour la cause du parti.


LA JEUNESSE, LA FORCE DU PARTI

Le RND regorge de cadres, hommes et femmes, parmi les plus motivés, les plus désintéressés, et c’est surtout ce qui fait notre fierté et constitue notre principal espoir, cette jeunesse, cultivée et sobre, que nous envient bien des mouvements politiques.

Elle sait que le parti n’a rien à lui offrir d’autre, rien que de la sueur et des larmes, mais elle reste pourtant là, toujours plus fidèle que jamais à nos idéaux. C’est à celle-là que nous devons cette sorte de témérité qui nous pousse à nous engager dans les défis les plus fous. C’est aussi principalement grâce à elle que nous devons cette forte mobilisation que nous n’avons pas besoin de vous décrire, puisque vous la vivez en direct. Cette jeunesse a bien mérité du RND.

Me Abdoulaye Garba Tapo a affirmé “Mes compagnons de route protestent toujours lorsque je dis du RND qu’il est un petit parti. Ils seront moins choqués de m’entendre dire aujourd’hui que le RND, sans être un grand parti, est néanmoins un mouvement solide et fort. Cette force, nous la tirons de notre cohésion, de notre stabilité, de notre combativité et surtout de notre détermination à nous battre principalement avec les armes qui sont à notre portée, c’est-à-dire nos moyens personnels et nos convictions. Cela nous vaut aujourd’hui une belle image et un grand crédit que nous n’échangerons pas contre tout l’or du monde”.

LES RESULTATS VUS PAR Me ABDOULAYE GARBA TAPO

Le président du parti a parlé des résultats. A ce niveau, il dira : Nous pensons être seulement à mi-parcours de notre vie politique, et nous n’avons pas démérité. Le RND a, comme tout parti qui se veut digne et respectable, connu un parcours difficile et semé d’embûches.

Le RND peut cependant se glorifier d’une belle présence à l’Assemblée Nationale, des résultats honorables aux dernières municipales où, à la surprise générale, en raison des conditions difficiles dans lesquelles nous les avons vécues, le RND s’est classé 11ème sur le plan national, et, en dehors de nos bastions traditionnels, une belle percée dans des villes comme Kayes, des cercles comme Koutiala et le reste de la région de Sikasso où le parti était inexistant et où nous devenons aujourd’hui une réalité indéniable.

Pour le président du parti, le meilleur est à venir, et nous nous glorifions aussi du bon rang que nous occupons dans tous les sondages d’opinion, et sommes persuadés du bel avenir de notre parti, avec des atouts tels que la présence à tous les niveaux de responsables et de militants convaincus et déterminés qui restent fidèles au parti, même aux moments les plus difficiles de son existence.

Le RND, par sa position jugée trop rigide, n’est pas celui vers lequel accourent tous ces cadres pressés et soucieux d’une carrière rapide et facile, mais plutôt là où viennent de plus en plus beaucoup d’idéalistes, de frustrés de la politique du ventre qui anime hélas beaucoup de mouvements, de personnes qui savent que le combat sera long et difficile, mais qui ne doutent guère de la réussite finale.

EVITER LE NOMBRILISME, L’ARROGANCE, L’EGOCENTRISME…

Le RND est signataire de la plate-forme de l’ADP, et cela ne doit constituer une surprise pour aucun observateur averti en raison des liens supposés entre nous et celui autour de qui tourne ce regroupement, notre frère le président Amadou Toumani Touré, et pour qui nous étions sensés rouler bien avant qu’il ne se déclarât même candidat pour la première fois.

Nous sommes heureux que cette plate-forme ait pris corps, et nous espérons qu’elle se montrera digne de la confiance placée en elle par le président de la République. Nous pensons qu’appartenir à l’ADP est loin de constituer une sinécure, ou un quelconque privilège, mais plutôt cette appartenance devrait paraître comme une source d’obligations contraignantes pour les membres.

Nous devrons faire honneur au président, en donnant en toutes circonstances le bon exemple, en évitant tous ces comportements, comme le nombrilisme, l’arrogance, l’égocentrisme, la basse flagornerie, qui ont discrédité la politique aux yeux de l’opinion. Nous devons faire preuve de fair-play et éviter toute attitude qui pourrait heurter le camp d’en face, et envenimer des rapports qui risquent d’être passionnés et tendus à la veille d’échéances aussi importantes, et que nous devons sauvegarder à tout prix pour l’image même de notre pays et la paix sociale qui est notre bien le plus précieux.

Nous devons nous garder enfin de tout triomphalisme, et comprendre que cet exercice ne sera de bon ton que lorsque tous les objectifs fixés par nous seront atteints, notamment une victoire éclatante et sans tâche de notre futur candidat, et enfin une majorité confortable à l’Assemblée pour lui permettre d’atteindre les objectifs qu’il s’était fixé.

SOUTIEN A ATT : NOUS DEVONS JOUER AUX CASSANDRES

Le premier mandat du président Amadou Toumani Touré touche aujourd’hui à sa fin. Ayant participé à ce gouvernement, il est de bon ton pour le RND de se joindre à toutes ces nombreuses voix pour saluer les belles actions du président de la République qui n’a ménagé aucun effort et sacrifice. Ces efforts sont palpables, notamment en termes d’infrastructures, et nous sommes assurés qu’ils seront doublés si le président est réélu.

Cependant, nous sommes parmi ceux qui pensent qu’il n’est pas raisonnable de céder déjà à l’euphorie générale qui semble aujourd’hui envahir tant de gens. Certes, nous sommes fiers d’entendre tant de bien de notre président, en qui nous avons cru dès les premières heures et que nous accompagnerons certainement jusqu’au bout, mais nous le serions encore plus à l’heure du vrai bilan, c’est-à-dire après 2012, quand on aura la pleine mesure de tout ce que cet homme aura pu faire pour son pays.

Pour cette raison, nous devons jouer aux Cassandres, c’est notre droit et notre devoir de frère, de partenaire, pour attirer son attention sur les correctifs à faire pour que son action puisse être bien plus éclatante et lui permettre réellement de répondre aux innombrables attentes que les Maliens ont placées sur ses frêles épaules, en raison du bon souvenir de l’homme de la transition, un véritable mythe, porteur à leurs yeux de tous les espoirs, même les plus insensés.

C’est à dessein que les Maliens, déçus par certaines pratiques politiques, ont porté leur choix sur un candidat indépendant, n’appartenant pas au sérail politique. Les Maliens espéraient, et espèrent encore voir disparaître avec le président Amadou Toumani toutes ces pratiques et compromissions malsaines, telles que le népotisme et le clientélisme, la courtisanerie et la flagornerie, la transhumance, la cupidité, l’absence de tout respect de la parole donnée et les mensonges éhontés, qui déshonorent la politique.

Les Maliens espèrent toujours voir l’émergence, non seulement d’une nouvelle race de politiciens, intègres, déterminés et attachés à l’intérêt général, mais aussi la promotion à tous les niveaux de responsabilité des meilleurs fils du pays, parmi les plus capables et les plus compétents.

Ils savent aussi que leur président, et avant lui aucun dirigeant, n’a eu autant d’atouts et de cartes en mains, a tous les moyens de s’engager dans le plus inflexible du combat pour s’attaquer à des secteurs qui détermineraient tout l’avenir de notre pays. Avec lui, nous rêvons de voir s’engager les réformes les plus courageuses et les plus inflexibles pour mettre fin au dysfonctionnement de notre école et lui permettre de retrouver la place de choix qui était la sienne.

C’est un combat qui ne peut plus attendre, tout comme la lutte mortelle qui devrait, sans tarder, être engagée contre la corruption et la mauvaise gouvernance. Je suis persuadé qu’une fin heureuse de ces chantiers qui touchent les Maliens dans leur chair et dans leur dignité, ajoutée aux gigantesques efforts déjà entrepris en termes d’infrastructures, offrira à notre président, la sortie la plus glorieuse dont puisse rêver un homme d’Etat à la fin de son mandat. C’est ce que nous souhaitons au président Amadou Toumani.

A l’issue de ce congrès, un nouveau bureau de cinquante membres environ a été mis en place. Me Abdoulaye Garba Tapo a été reconduit dans ses fonctions de président. La principale innovation est la nomination d’une femme au poste de Secrétaire générale du parti. Il s’agit de Mme Diabaté Fatoumata Guindo, ce choix n’est pas fortuit, dans la mesure où elle est connue dans le domaine de l’administration d’Etat pour sa compétence et son dévouement.

Mamadi TOUNKARA

22 janv 07