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Dans son discours d’ouverture, le président du parti le Pr Mohamed Lamine Traoré a tout d’abord salué la mémoire des professeurs Cheick Abdel Kader Diarra et Issiaka Tembiné deux camarades qui, selon lui, ont dignement servi tout le long de leur existence.

A leur mémoire et à tous ceux qui sont tombés sur le champ de l’honneur, le président du MIRIA a demandé une minute de silence.

Parlant de la présence des partis qui ont honoré de leur présence à ce deuxième Congrès ordinaire du Mouvement pour l’indépendance la renaissance et l’intégration africaine, le professeur Mohamed Lamine Traoré dira qu’elle honore et constitue une marque d’intérêt pour son parti.

Cette présence par-delà les clivages idéologiques traduit un climat nouveau, celui de la décrispation de la situation politique, un nouvel esprit, celui de la tolérance qui prévaut au sein de notre classe politique.

Parlant des difficultés traversées par le MIRIA, le Pr Traoré a laissé entendre qu’en mai 2001 le parti bouclait sept années dans l’opposition. Sept années d’ostracisme, de tracasseries administratives, politiques et policières au seul motif qu’il ne partageait pas la manière de gouverner notre pays et exigeait de faire la politique autrement en rejetant les pratiques prébendières porteuses de corruption politique et économique.

L’un des principes du MIRIA, aux dires de son président, est de ne pas confondre l’Etat et le parti. C’est pourquoi ni les déportations ni les persécutions n’ont pu altérer la détermination des cadres et militants du parti à défendre les idéaux du 26 Mars 1991.

Les convictions du MIRIA sont, a-t-il poursuivi, connues et inébranlables. En effet, le parti pense qu’il ne peut y avoir de politique sans principes et que politique et morale doivent aller ensemble. La grande préoccupation du parti à l’époque était de réaliser l’alternance politique à travers les urnes.

L’enjeu du 2ème congrès ordinaire du MIRIA n’échappe, a-t-il dit, à personne. Il revient à chacun de procéder à un examen critique des activités menées. En 2001, le parti avait jeté les bases de la construction d’un parti de militants dont l’orientation, le programme de base et les principes d’éthique constituent un ensemble de moyens de transformation sociale.

Le bilan des trois années écoulées est loin d’être univoque. La période écoulée a été marquée par de nombreux défis. Elle a été jalonnée d’échecs et de réussites.

Le parti a découvert ses points forts et ses points faibles. <> a-t-il indiqué.

Pour le Pr Mamadou L. Traoré, cet enseignement doit être utile pour les actions futures du parti.

L’organisation des élections législatives et municipales a été acceptable. Mais cela n’occulte pas la persistance de vieilles tares révélées par les résultats, des effets pervers de la corruption politique, l’achat des consciences et l’instabilité du corps électoral. Toutes choses qui constituent, aux yeux du Pr Mala, un danger réel pour le processus démocratique.

Trois ans après son soutien au président ATT à la présidentielle de 2002, le MIRIA demeure fidèle à son engagement. Aujourd’hui, le parti reste ouvert à toutes les propositions allant dans le sens de la constitution d’un mouvement de partis fidèles aux valeurs fondatrices de la République.

« Nous sommes fondateurs de fronts qui vont donner naissance à l’ADEMA. Nous disons oui à l’ouverture, mais à condition que cela se fonde sur des principes. Pour nous, il ne s’agit pas simplement de se regrouper pour le pouvoir. Il faut que l’on sache où l’on va, pour combien de temps, » a-t-il déclaré.

Parlant du consensus politique actuel, le Pr Traoré dira qu’aujourd’hui, l’on parle de confusion politique, de consensus mou. A qui la faute ? S’est-il interrogé. Nul ne pouvait, selon lui, imaginer que ceux qui devaient constituer l’opposition allaient se retrouver au pouvoir. Malgré les contraintes de la Mondialisation, l’invasion acridienne, la crise ivoirienne et la pluviométrie insuffisante, le gouvernement déploie des efforts louables.

Aux plan politique, économique, éducatif et socioculturel, des actions sont engagées pour maintenir la cohésion sociale, la lutte contre la pauvreté, la promotion de la femme, de l’Enfant, de la Famille et des jeunes. Il existe certes beaucoup de difficultés à surmonter, a-t-il reconnu, mais la pratique et les moeurs démocratiques se raffermissent au Mali.

« Notre deuxième congrès ordinaire se tient à un moment où des indices concordants montrent qu’une nouvelle société malienne est en gestation. Nous devons rester attentifs à cette évolution. Ce nouveau départ que nous offre cet espace est porteur d’espoir pour ceux qui veulent un changement autre que celui raté. Sans la moindre illusion, nous savons qu’il n’est pas aussi sans difficultés et sans risques, mais je reste convaincu que notre parti l’aborde avec la certitude que nos militants seront à la hauteur de la tâche ainsi qu’ils l’ont toujours prouvé », a-t-il conclu.

Samou kONÉ

30 mai 2005