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La 24e Conférence régionale de la FAO pour l’Afrique s’est ouvert hier au CICB de Bamako sur un double défi : la production et la productivité d’une part et la commercialisation et compétitivité sur un marché mondialisé d’autre part. Des défis que l’Afrique se doit coûte que coûte relever si elle ne veut pas rester en marge du progrès.

Pour y parvenir, le directeur général de la FAO, Jacques Diouf, a conseillé des investissements massifs en faveur de l’agriculture irriguée, alternative pour accroître la productivité.

Sur ce point, les chiffres avancés par M. Diouf sont effarants. Depuis 40 ans, la productivité ne cesse de baisser considérablement, 27 % de la population africaine, soit 210 millions de personnes, souffrent de sous-alimentation chronique. Et, en 2015, ils seront près de la moitié de la population qui ne mangeraient pas à leur faim si la tendance actuelle se maintenait.

Et pourtant, l’Afrique sub-saharienne a les ressources nécessaires pour assurer sa souveraineté et sécurité alimentaires. « Un pays qui dispose de la terre et de l’eau, les deux mamelles de toute agriculture, a-t-il droit d’avoir faim ? », s’est interrogé le chef de l’Etat Amadou Toumani Touré, qui a remis en cause les systèmes de production tributaires de la disponibilité et la répartition des pluies.

Pour ATT, les problèmes de sécurité alimentaire ne sont pas une fatalité à laquelle l’Afrique serait condamnée. « Nous avons la capacité d’agir sur la production et la productivité en mettant en œuvre certains facteurs comme la maîtrise de l’eau, l’aménagement des terres, l’utilisation des engrais, la protection des cultures, la promotion de la recherche agricole et de l’innovation technologique ». Tous ces volets seront passés au crible de la conférence.

La renaissance du continent, a clamé Jacques Diouf, ne serait que chimère si les gouvernements continuent à réclamer chaque année de l’aide d’urgence pour les populations.

Déjà, des propositions alléchantes ont été faites notamment la demande faite aux différents gouvernements d’allouer 10 % de leur budget national aux secteurs de l’agriculture et du développement rural dans les cinq prochaines années.

Un cap franchi, selon ATT, par notre pays, qui octroie 14 % des ressources budgétaires à l’agriculture.

Sidiki Y. Dembélé

03 février 2006.