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Le 22 septembre 2007, le Mali célébrera le 47ème anniversaire de son accession à l’indépendance. La commémoration de cette année intervient dans un contexte national particulier. Puisque des terroristes ont décidé de lancer un défi à l’armée.

Une situation qui interpelle tout pays engagé dans la guerre contre le terrorisme ne saurait distraire nos forces armées et de sécurité.

D’ACCORD POUR UNE SOLUTION NEGOCIEE

Le métier d’un guerrier est de faire la guerre, celui du militaire est de faire la paix”. C’est en ces termes que s’exprimait le président de la République, Amadou Toumani Touré, lors de la cérémonie de remise de véhicules à nos éléments. C’était le 03 octobre 2006.

Par ces propos, le chef de l’Etat a voulu expliquer que l’armée malienne est désormais engagée sur la voie du développement. Pour lui, le seul combat qui vaille la peine d’être mené est bien celui contre la pauvreté et le sous-développement.

Aussi, le chef d’Etat-major Général des Armées, le Général Seydou Traoré, l’a-t-il confirmé lors de son discours à l’occasion de la cérémonie de présentation de voeux au président de la République, chef suprême des Armées.

Les forces armées et de sécurité qui ont contribué à la paix sur le continent africain et sur d’autres continents ne sauraient la détruire chez elles-mêmes ici au Mali. Par ma voix, elles disent non à la guerre avec son cortège de malheurs”, déclarait-il.

C’est dire que la sauvegarde de la paix et de la sécurité implique le développement constant des capacités de maintien de la paix et d’assistance humanitaire des forces armées et de sécurité. C’est dans ce cadre que nos éléments continuent et continueront de participer à des missions partout où la paix et la sécurité sont menacées.

Cependant, dans un monde en turbulence, les autorités militaires maliennes ne ménagent aucun effort pour mettre nos forces dans les conditions. Ceci passe par l’adaptation constante de l’outil de défense aux besoins de sécurité, étant donné que l’insécurité est multiforme et peut s’inviter à n’importe quel moment pour mettre le pied dans le plat.

Autrement dit, la lutte contre l’insécurité urbaine, interurbaine et le banditisme transfrontalier, l’infiltration des armes sur le territoire doivent être menées sans relâche.

MAIS L’INTEGRITE TERRITORIALE N’EST PAS A NEGOCIER

Il faut garder à l’esprit que les forces armées et de sécurité ne failliront jamais à leur devoir et veilleront jalousement sur la défense et la préservation de l’intégrité du territoire national. Un message clair destiné à ceux qui ont décidé de rompre la fragilité paix et la sécurité dans le septentrion.

Lorsque les plus hautes autorités ont privilégié jusqu’ici la solution négociée à ce problème, elles ont la conviction de faire preuve de retenue et de discernement tout en consolidant la maturité de nos forces en matière de respect des valeurs républicaines. Sinon, aucun des événements douloureux qu’a connus notre pays n’a pu jusqu’ici ébranler la détermination de nos hommes en uniforme à préserver la paix et l’unité nationale.

D’ailleurs, dans les milieux proches du pouvoir on est catégorique : “Il n’est pas question pour le gouvernement de céder ni au chantage, ni un mètre carré du territoire malien, quoi qu’il advienne”. Et nos éléments restent fidèles à leur serment envers le peuple et la nation : l’expression des missions de préservation de l’intégrité du territoire national, de défense du territoire, de sûreté publique…

Cependant, ces missions ne pourront jamais être menées sans une franche et étroite collaboration entre les forces armées et de sécurité et les populations civiles en matière de recherche de renseignements. Les Maliens doivent faire confiance en leur armée, parce qu’elle est là pour le peuple.

CE QUI REND LA TACHE DIFFICILE

Ce que certains compatriotes ne savent pas, c’est que la crise au Nord n’est pas facile à gérer. Le moindre faux pas peut être fatal. Les crises se succèdent au Nord mais ne se ressemblent jamais. Et chaque régime a eu sa crise, mais les solutions ne sont jamais les mêmes.

Si Modibo Kéïta a bénéficié d’une facilité à l’époque dans sa gestion, tel ne fut pas le cas pour Moussa Traoré. Quant à Alpha Oumar Konaré, il n’a pas bénéficié du même contexte que Moussa Traoré.

A son tour, ATT doit envier ses prédécesseurs qui ont bénéficié d’une certaine liberté dans les actions. A preuve, les observateurs soutiennent que dans l’histoire de la crise au Nord-Mali, c’est la première fois qu’on parle de pose de mines anti-personnelles. Avec le vent de sable, ces engins de la mort peuvent être difficilement repérables, même par ceux qui les ont posées en cas de déminage.

UNE VIOLATION FLAGRANTE PAR DES POSES DE MINES

Ces actes constituent une violation flagrante des idéaux de la 3ème République et de la légalité internationale. Mettant à profit la fin de FLINTLOCK 2007, le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Mamadou Klazié Cissouma a déclaré que ces actes qui se manifestent par des poses de mines, d’attaques de convois militaires et de prises d’otages, “méritent d’être condamnés par la communauté internationale et leurs auteurs combattus avec la dernière rigueur et détermination”.

Le cri de coeur du ministre s’explique par le fait que les actes des bandits violent le traité d’Ottawa sur les mines anti-personnelles. Qui fournit-il ces mines à Bahanga et ses hommes ?

En tout cas, l’utilisation de ces engins de la mort fait penser à des méthodes terroristes. Si dans les crises qui ont toujours secoué le Nord-Mali, on parlait de rébellion touareg, cette fois-ci le pays a à faire à des bandits.

Et tout raisonnement amenant à faire croire que le Mali a un problème avec ses touaregs ou autres ethnies dans la zone ne saurait convaincre la communauté internationale déjà en guerre contre le terrorisme. Tous les voisins et amis de notre pays l’ont-ils compris ?

Oumar SIDIBE

17 septembre 2007.