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« Mener, responsabiliser, s’activer », le slogan de cette 20e Journée mondiale devrait, selon les organisateurs, souligner « le leadership politique nécessaire pour respecter les engagements pris, en particulier la promesse d’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et au soutien ».

La lutte contre le sida cherche un nouveau souffle : les pays du Sud sont toujours en manque de traitements et la recherche s’est engagée sur de nouvelles pistes après l’échec d’un essai de vaccin. On est loin d’un « accès universel » aux traitements, puisqu’une majorité des personnes atteintes, essentiellement en Afrique, n’y ont pas accès. Selon les données de l’Organsiation mondiale de la santé, quand une personne est mise sous traitement, trois sont contaminées dans le monde.

Décalage entre traitement et nouvelles contaminations

La situation est tout aussi préoccupante dans les pays du Nord : des milliers de personnes ignorent qu’elles sont infectées et, en France par exemple, en 2007, 5 200 nouvelles infections ont été identifiées.

« Ne laissons pas le sida nous prendre de vitesse ! », martèle l’association Aides qui, à l’occasion de la Journée, a prévu un grand compteur sur la place de l’Opéra à Paris mettant en évidence le décalage entre traitements et nouvelles contaminations.

En 1988, l’OMS avait proclamé le 1er décembre Journée mondiale du sida. L’Assemblée générale a souligné l’importance de cette manifestation pour maintenir une forte mobilisation.


Michel Kazatchkine

Directeur du Fonds mondial contre le sida

«Les besoins en santé sont loin d’être couverts […] Seulement 35% des personnes qu’on estime être en besoin de traitements reçoivent des traitements anti-rétroviraux.»

Rfi

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Dépistage du sida : Pour tous, maintenant et partout au Mali

Notre pays, à l’instar de la communauté internationale, célèbre aujourd’hui, la Journée mondiale de lutte contre le sida.

Le thème de l’édition 2007-2008, «  Appel au leadership « , sera retenu cette année avec comme slogan de campagne « Stop sida. Tenez la promesse ». La finalité recherchée par cette mobilisation est de veiller que les décideurs politiques tiennent les promesses faites à l’encontre du sida. Depuis 2005, les thèmes retenus s’inspirent des préoccupations réelles pour lesquelles, les décideurs, les partenaires et l’ensemble des acteurs s’engagent à se mobiliser.

En prélude à cet évènement, le Haut conseil national de lutte contre le Sida a tenu une conférence de presse jeudi à l’Hôtel Nord-Sud, pour expliquer à l’opinion les différentes activités prévues à cette occasion au niveau national. Le secrétaire exécutif du HCNLS, Malick Sène, était entouré pour la circonstance du coordinateur de la Cellule sectorielle de lutte contre le sida du ministère de la Santé, le Dr Aliou Sylla, du parrain de la 2e semaine thématique, le Pr Aly Guindo, et du représentant du comité d’organisation de la campagne, Ataher Maïga.

Introduisant la rencontre, ce dernier a détaillé l’organisation de la campagne nationale de lutte contre le sida, édition 2008. Un comité composé d’experts représentant des structures clefs de la lutte contre le sida a été mis en place en août dernier, a-t-il expliqué. Ce comité ad hoc se réunit une fois par semaine afin de proposer des activités. C’est ainsi que les experts ont suggéré des slogans, des messages et des supports.

Pour cette année, le comité a retenu comme slogan national : « Le dépistage volontaire du Vih pour tous, maintenant et partout au Mali ». Le choix de ce slogan qui couvrira la campagne 2009-2010 se justifie, selon les organisateurs, par le faible taux d’acceptation du dépistage, le nombre très limité de personnes dépistées, la méconnaissance par une frange importante de la population de l’importance du dépistage volontaire et anonyme, etc.

Le secrétaire exécutif du HCNLS a rappelé que la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le sida est l’occasion d’avoir une pensée pour ceux qui sont morts de cette maladie, d’avoir de la compassion pour les personnes infectées et affectées par le Vih, mais aussi et surtout faire le bilan des acquis et des perspectives.

Evoquant le bilan au niveau institutionnel, Malick Sène a estimé que beaucoup a été fait dans ce sens. Il s’agit notamment de la décentralisation de la lutte avec l’implication de toutes les couches socioprofessionnelles, la mise en place des trois principes directeurs universels élaborés en 2003 à Nairobi et adoptés par notre pays l’année suivante. Ces trois principes sont : l’élaboration d’un Cadre stratégique de lutte contre le sida (CSLS), l’installation d’un organe de coordination de la lutte (HCNLS) et d’un mécanisme de suivi évaluation. Ces principes directeurs sont fondés sur le respect, la protection et l’accomplissement des droits de la personne.

Malick Sène a chiffré à 1,5 milliard Fcfa le budget alloué par les autorités à la lutte contre le sida. Il s’est félicité des avancées notables dans la lutte contre le sida et exhorté tous les acteurs impliqués à plus de détermination pour que la lutte soit effective à tous les niveaux.

Le coordinateur de la Cellule sectorielle de lutte contre le sida du département de la Santé a, pour sa part, encouragé le dépistage volontaire précoce qui donne plus de chances à la prise en charge et à l’accès aux soins.

Aïssata TRAORE

Essor

01 décembre 2008