Plusieurs hauts responsables de l’ADEMA-PASJ semblent décidés à ne laisser aucune chance à une candidature de l’actuel Premier ministre Modibo Sidibé à la candidature du parti pour la présidentielle 2012. En revanche, les grandes manœuvres semblent déjà engagées entre le président du parti, le Pr Dioncounda Traoré et deux des vice-présidents. De sources concordantes, le 1er vice-président du Comité exécutif, le ministre Ibrahima N’Diaye et le 5ème , l’ancien ministre Soumeylou Boubèye Maïga, sont sur les starting-block afin d’être le porte-drapeau du parti dans la course pour le Palais de Koulouba en 2012. D’autres prétentions seraient également sur les tablettes de la commission candidature mise en place pour la circonstance.
L’on ne cessera jamais de le répéter : l’Alliance pour la Démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ) est tellement riche de ses cadres que le parti est toujours guetté par les démons de la division. Des démons qui émergent souvent d’ambitions légitimes des uns et des autres. Mais, comme le président du parti, le Pr Dioncounda Traoré, le déclarait, le 13 novembre 2010, lors de la conférence de presse que le parti a animée, « le parti a tiré des leçons du passé pour savoir à quoi s’en tenir : divisés nous perdons, unis nous gagnons « . Malgré cette profession de foi, l’actualité de la sélection du » candidat interne » qui va défendre les couleurs du parti à la présidentielle de 2012, fait jaser plus d’un.
De sources crédibles proches de la Commission candidature mise en place pour la circonstance et dirigée par le 1 er vice-président, Ibrahima N’Diaye, les candidatures à la candidature du parti de l’abeille pourraient tendre vers la dizaine. On cite le président du parti, le Pr Dioncounda Traoré, les vice-présidents Ibrahima N’Diaye, Sékou Diakité, Tiémoko Sangaré, Soumeylou Boubèye Maïga et Kassoum Tapo. La liste n’est pas exhaustive.
De sources bien informées, un certain nombre de critères contenus dans les statuts du parti, éliminent plusieurs candidats parmi ceux précités. A ces critères pourraient s’ajouter d’autres que la Commission candidature pourrait élaborer. Notre source se refuse, pour le moment, de révéler ces critères. Mais, selon nos informations, « le simple principe de fidélité à l’ADEMA depuis sa création » auquel tient particulièrement le Comité exécutif disqualifiera beaucoup de prétendants à l’investiture du parti de l’abeille solitaire.
Un haut responsable du parti, membre du Comité exécutif ayant requis l’anonymat nous confiait, le mercredi dernier, qu’en définitive le choix devra se faire, dès le 14 décembre prochain entre le président Dioncounda Traoré, le 5 ème vice-président, Soumeylou Boubèye Maïga et le premier vice-président, Ibrahima N’Diaye. Et notre source de souhaiter que celui qui sera choisi soit « un homme intègre, un homme de dialogue et un homme dont la personnalité est porteuse au plan national ».
Selon plusieurs analystes, l’opinion publique au sein de l’ADEMA est fortement hostile à une candidature du Premier ministre Modibo Sidibé pour la simple raison qu’il a été pendant longtemps distant du parti. « Aucun militant du parti ne se reconnaît en lui « , martèle-t-on. Il est aussi avéré que plusieurs hauts cadres du parti de l’abeille écartent d’un revers de main, et de façon catégorique, la piste Modibo Sidibé aux commandes du parti pour la présidentielle de 2012.
En outre, plus d’un cadre du parti réfute une envergure nationale à la personnalité du premier vice-président, le ministre Ibrahima N’Diaye.
Par contre, entre le 5 ème vice-président Soumeylou Boubèye Maïga et le Pr. Dioncounda Traoré, le choix est plutôt serré. Tant les deux hommes ont des arguments à faire valoir. Si le professeur de mathématiques et non moins président de l’Assemblée nationale a acquis une carrure internationale en dirigeant la troisième institution de la République, l’ancien ministre de la Défense et Directeur de la Sécurité d’Etat a acquis aussi une stature internationale surtout dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et sur les questions sécuritaire où il s’est forgée uns expertise avérée.
Comme on le voit, bien malin qui peut présager du choix final, quand bien même certains facteurs plus ou moins subjectifs pencheraient la balance du côté du président du parti. Wait and see.
Bruno D SEGBEDJI
L’indépendant du 10 Décembre 2010.