Le choléra est apparu dans le cercle de Kayes le 20 juin dernier. Il touche aujourd’hui dix villages : Diboly, Fegui, Dialembi, Bolibana, Goudiam, Sangalou, Tafacirga, Tiélé, Sobocou, Ambedidi-Korè. Dans ces villages, il a été recensé à la date du 4 juillet, 106 cas et 13 décès, dont deux venus d’un village voisin de la Mauritanie.
La situation allait être pire n’eut été la disponibilité de la mission d’appui de la direction nationale de la santé (DNS), des équipes régionales et communales conduites sur le terrain par le secrétaire général du département de la Santé en personne. Durant une semaine, dans les zones infectées, la mission d’appui et les équipes régionale et communale n’ont ménagé aucun effort pour maîtriser la maladie.
La mission a procédé à la sensibilisation de tous les villages le long de la Falémé et du fleuve Sénégal en amont et en aval de Diboly, mêmes ceux qui n’ont pas été touchés. Source d’approvisionnement des populations riveraines, l’utilisation des eaux de la Falémé a été formellement interdite. Ce cours d’eau est aujourd’hui considéré comme le principal vecteur de contamination.
Pénurie d’eau, le revers de la médaille
De plus, en application des recommandations du comité régional intersectoriel pour la prévention et la riposte aux épidémies et catastrophes, des lazarets ont été ouverts dans les villages où ils n’existaient pas. Les techniciens d’hygiène ont procédé à la javellisation de toutes les eaux à usage domestique.
Ces efforts ont contribué à la baisse des cas comparativement aux jours précédents où l’on pouvait compter 3 cas sinon plus en 24 h dans des villages touchés.
Mais la mesure d’interdiction des eaux de la Falémé n’a pas été sans conséquence sur les populations riveraines. Elle a causé une pénurie d’eau dans des localités où les rares pompes et puits à grand diamètre ne suffisent plus à satisfaire les besoins en eau.
Cette situation a provoqué le mécontentement de certains chefs de famille de Tafacirga, qui ont tenté de susciter une rébellion au sein de la population. Sans la persuasion de la mission, Tafacirga allait s’approvisionner aux eaux dangereuses.
Certaines personnes profitent tout de même de l’obscurité de la nuit et de l’absence de la brigade de surveillance pour faire provision nocturne d’eau souillée. Toutefois, décidé à appliquer strictement les mesures édictées, le gouvernorat a renforcé le dispositif de protection : en envoyant deux porteurs d’uniformes à Tafacirga, Goudiam et Fégui.
Amadou Sidibé
(envoyé spécial)
06 juillet 2005