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Congestion de la ville, plan de circulation datant de 20 ans, changement de comportement par rapport à la gestion des déchets, problématique des ressources financières insuffisantes avec une fiscalité locale dont le recouvrement est insignifiant… Les défis à relever, dans le cadre du développement urbain de Bamako, sont énormes. Mais cela n’émousse point les ardeurs du Maire du District, Adama Sangaré.

A l’ouverture du 1er Forum du développement urbain de Bamako, hier 23 février, il a fait un diagnostic de la situation et appelé les experts à définir les voies et moyens pour endiguer les problèmes qui se pose au développement de la Cité des trois caïmans. C’était en présence du ministre Kafougouna Koné représentant le Premier ministre.

C’est à un véritable casse-tête que sont confrontées les villes du Sud en général, dans leur processus de développement. Aussi, les difficultés auxquelles fait face au quotidien, la capitale malienne dans le cadre de son urbanisation, feront, durant les trois jours que vont durer les travaux de ce 1er Forum du développement urbain de Bamako, l’objet d’études pour proposer des solutions.

Ouvert hier 23 février au Centre International des Conférences de Bamako, par le ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales, le Général Kafougouna Koné, représentant le Premier ministre, empêché, ce 1er Forum du développement urbain de la Cité des trois caïmans intervient à point nommé. Il s’ouvre, dira le ministre Kafougouna, à la veille de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance du Mali.

Festivités qui auront pour point de mire la ville de Bamako. Il a indiqué que le développement urbain est un axe majeur du Projet de Développement Economique et Social (PDES) du président de la République Amadou Toumani Touré. Quelques actions du PDES sont, a-t-il précisé, le troisième pont de Bamako, l’échangeur multiple, l’anneau Sotrama, les adductions d’eau potable, etc.

Pour le ministre Kafougouna Koné, les quatre thématiques à l’ordre du jour de la rencontre, à savoir les problématiques liées à l’assainissement et à l’environnement urbain, la mobilité, l’aménagement et la mobilisation des ressources financières sont d’une pertinence incontestable Cela, eu égard aux problèmes de pollution de l’atmosphère et du fleuve Niger, les problèmes d’occupation anarchique de l’espace dans le District de Bamako, la croissance exponentielle du parc automobile.

Pour le Maire du District, Adama Sangaré, « Bamako est, de nos jours, une métropole qui enregistre une croissance remarquablement élevée nécessitant une interrogation sur le développement immédiat et futur de la cité, car la démographie y est autant développée »

Parlant des thématiques retenues, M. Sangaré a expliqué qu’elles feront l’objet d’examens et d’échanges plus approfondis au cours des ateliers.

Parmi les gros soucis dans le processus de développement de Bamako, le maire du District a mis un accent particulier sur la gestion des déchets. « Une meilleure gestion des déchets solides et liquides n’est que le début de la longue et lourde bataille pour offrir un meilleur cadre de vie aux populations de Bamako « , a-t-il déclaré.

A ce titre, il a appelé à un changement de comportement à travers une meilleure éducation environnementale et à une application raisonnée mais rigoureuse de la législation.

Parlant de la mobilité dans ville de Bamako, le Maire du District a expliqué que «l’encombrement quasi-permanent sur les voies pénétrantes de la ville est la conséquence de certaines insuffisances cumulées au fil des ans qu’il urge de corriger».

La forte croissance de la ville, a-t-il souligné, se traduit plus par un étalement de l’aire d’urbanisation que par une véritable densification des zones d’habitat. Et M. Sangaré d’ajouter que le besoin en transport collectif s’accroît de manière exponentielle.

Il a en outre appelé l’État, les partenaires à un meilleur accompagnement pour permettre à la municipalité de la capitale malienne de mieux faire face à ces charges. Les ressources locales (impôts et taxes) étant insignifiantes face aux charges de plus en plus lourdes.

Adama Sangaré a également mis l’accent sur les problèmes de mobilité dans la circulation urbaine, l’extension anarchique de la ville, les problèmes d’assainissement, etc.

Pour sa part, l’Ambassadeur de France au Mali, Michel Réveyrand de Menthon, a expliqué à l’assistance les grands défis et les grands enjeux du développement urbain dans les pays du Sud. « L’Afrique connaîtra la croissance urbaine la plus forte dans les décennies à venir », a-t-il déclaré. Il faut, a-t-il ajouté, réfléchir et anticiper sur les actions à mener par rapport aux difficultés que cette urbanisation rapide va générer.

Rappelons que les travaux de ce forum, qui bénéficie du soutien financier de l’Agence Française de Développement, s’étendent sur trois jours et seront meublés de communications portant sur « les enjeux du développement urbain à Bamako ; les acquis des projets urbains et les perspectives du 4ème projet ; les perspectives de financement du développement urbain à Bamako ; les enjeux de la coopération décentralisée ; apport de la coopération décentralisée dans le développement urbain de Bamako ».

Des exposés qui seront présentés par plusieurs experts nationaux et internationaux de haut niveau et déboucheront sur des solutions appropriées.

Bruno Djito SEGBEDJI

24 Février 2010.