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Le 10 décembre, journée commémorative de la déclaration universelle des droits de l’Hommes, a été choisi par les autorités de notre pays depuis le 31 mai 1996, pour la tenue de l’Espace d’interpellation démocratique (EID).

La session de cette année s’est passée dans une situation particulière compte tenu des moments difficiles que traverse notre pays. Il a été un moment pour les usagers des services publics de dire en face des responsables de notre administration ce qu’ils pensent des services rendus et surtout un moment pour ceux qui ont été lésés, privés de leurs droits.

Cent dix (110) interpellations ont été soumises au médiateur de la République, M. Diango Cissoko et seulement trente cinq (35) dossiers ont été retenus. Ces interpellations étaient d’ordre foncier (12), d’escroquerie, de réparation, et des revendications des populations qui se sentent abandonnées par l’Etat ou qui ont été privées de leurs droits.

Treize (13) ministres ont été interpellés par les plaignants. Le plus grand nombre de plaintes a été enregistré par le ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités : (16) dont 12 sont des affaires foncières.

15 membres du gouvernement ont répondu à l’invitation du médiateur, un jury d’honneur de 6 membres dirigés par le Sénégalais Maître Serine Diop. L’événement était présidé par le ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, Tiéna Coulibaly, représentant le Premier ministre.

A l’ouverture des travaux, c’est le Médiateur Diango Cissoko qui a souhaité la bienvenue aux invités. Ensuite, les associations des droits de l’Homme, suivis des interpellateurs se sont succédés pour dire en toute liberté ce qu’ils considèrent comme leurs droits.

Dans leur ensemble, les intervenants ont interpellé l’Etat malien pour son non assistance aux personnes vivantes dans le nord de notre pays entre les bras des bandits armés. Leur point commun par rapport à la crise était d’introduire une plainte de l’Etat malien au niveau du tribunal international et de demander au gouvernement de s’atteler rapidement à la récupération du nord. Car pour eux chaque seconde qui passe est une éternité pour les populations qui souffrent d’une crise dont ils ne sont pas responsables.

Après les interpellations, ce fut aux ministres de répondre aux personnes relevant de leurs départements respectifs. Les bonnes nouvelles ont été accueillies par des applaudissent nourris. Mais aussi, il faut reconnaitre que certains interpellateurs n’ont pas eu satisfaction. Nous avons assisté à des débats engagés entre certains et leurs interpellateurs à la limite de la polémique. On peut dire que l’Espace d’interpellation démocratique (EID) est une véritable scène de démocratie qui fait le charme de cette rencontre.

A la fin de la cérémonie, une recommandation a été soumise à l’ensemble des invités, suivi du discours de clôture du ministre Tiéna Coulibaly, en lieu et place du Dr. Cheick Modibo Diarra, Premier ministre.

Vivement la 18è édition

Issa KABA

L’Express de Bamako du 12 Décembre 2012