Si ATT se glorifie d’avoir fait plus que tous ses prédécesseurs, il faut dire que c’est sous son régime que le Mali est un devenu le pays où la corruption est paroxysmique. Du coup, le chemin du développement est jalonné d’obstacles et l’avenir incertain. Le verdict du jury d’honneur de la 15e édition de l’EID, tenue le vendredi 10 décembre, est implacable.
Cette corruption généralisée, devenue endémique, dans le Mali d’ATT, a été révélée au grand jour par l’ONG Transparency International, qui a publié, en octobre dernier à Berlin, son rapport 2010. Dans ce dernier classement, le Mali occupe la 116e place sur 178 pays classés, avec un indice de perception de la corruption s’élevant à 2,7 sur une échelle de 10 points. Le jury d’honneur de l’EID a même fait mention de l’endémie de la corruption au Mali.
Au même moment que l’EID se tenait, la Semaine dite de lutte contre la corruption. Il faut dire que depuis l’avènement d’ATT, le phénomène de corruption est passé d’un niveau « normal » à une échelle « pathologique », voire « endémique ».
Certains experts anti-corruption estiment que sous ATT, la corruption « est le symptôme le plus visible comme une maladie extrêmement contagieuse comme la peste. Elle s’est propagée à tous les sédiments de la société au point de se métamorphoser en loi ».
A tous les niveaux de l’Etat, les fonctionnaires sont corruptibles. Que dire des policiers qui obligent parfois les conducteurs à payer un pot-de-vin lors du contrôle de leur véhicule alors qu’ils sont en règle. Et les auteurs et complices des détournements de denier public révélé dans les rapports du Végal et autres structures de vérification ?
Avec ATT, on fait croire que le Mali est engagé dans la lutte contre la corruption. Sous aucun régime, la corruption n’a atteint un tel niveau d’impunité. C’est le laisser-aller. Mêmes ceux qu’on croyait jusque-là épargnés, les magistrats, sont cités en haut de la liste des corrompus. Qu’allons-nous devenir si les plus hautes autorités font la sourde oreille aux cris de cœur des populations impuissantes.
Rappelons que la corruption n’est pas seulement l’affaire du gouvernement mais aussi de chaque citoyen qui l’encourage sciemment ou inconsciemment en acceptant comme une fatalité chaque fois qu’il est confronté à une situation.
A la clôture de l’EID, le Premier ministre a reconnu que la corruption existe bel et bien mais que les autorités de plus en plus s’attèlent à l’éradiquer à travers la prise des mesures et dispositifs adéquats.
Amadou Sidibé
13 Décembre 2010.