La conférence, présidée par le président du Parena Tiébilé Dramé, accompagné par son épouse, Mme Dramé Kadiatou Konaré, a enregistré la présence d’une pléiade de personnalités politiques et/ou de la société civile. Les militants et sympathisants et cadres du parti ont également pris d’assaut la salle Balla Moussa Kéïta.
Dans la salle qui a refusé du monde, le président du Parena s’est adressé à l’assistance pour situer le contexte dans lequel s’organise la conférence. Il s’agit de célébrer avec tous les démocrates le 14e anniversaire de la chute de la dictature militaire et, d’avoir une pensée pour les martyrs de mars 1991 et tous ceux qui sont tombés sur le champ du combat pour la démocratie multipartite.
Tiébilé Dramé avant d’entamer son allocution de bienvenue, a fait observer une minute de silence à la mémoire de tous ces martyrs de la démocratie. Pour le président du Parena, la révolution de mars 1991 est un héritage commun et une référence commune qui devrait permettre aux partis politiques du Mali de se retrouver et de s’unir dans l’intérêt exclusif du peuple malien. C’est pourquoi, en appelant au souvenir de mars 1991, le Parena, par la voix de son président, souhaite que la présente rencontre soit le point de départ d’une nouvelle réfondation politique.
Des ministres députés
Me Amidou Diabaté a tenu en haleine le public sur le thème du jour : «comment renforcer les pouvoirs des institutions de la République ?». Pour le conférencier, il s’agit simplement de jeter un regard critique sur la fonctionnalité de nos institutions en 14 ans de pratique démocratique.
Sans être exhaustif, Me Diabaté a ébauché les causes qui limitent les pouvoirs de nos institutions tout en faisant des propositions concrètes pouvant permettre de la faire sortir d’une telle léthargie. L’exercice s’est porté entre autre sur le parlement national, la Cour Constitutionnelle, le Haut Conseil des Collectivités, le dispositif électoral et la décentralisation.
S’agissant du parlement, le conférencier pense que le pouvoir d’interpellation et de contrôle du parlement est limité dans les faits. C’est pourquoi, il propose que soit choisi désormais des ministres parmi les députés. Ce choix bien entendu entraînera une vacance de poste auquel Me Diabaté a pensé par l’instauration d’un système de suppléance des députés tout en mettant des garde-fous pour que le suppléant ne puisse souhaiter la mort du député titulaire.
La Cour Constitutionnelle semble à la lecture de la constitution, selon le conférencier, la première institution de la République puisque c’est elle qui juge de la constitutionnalité des lois.
Mais pourtant, regrette Me Diabaté, ce pouvoir ne répercute ni sur la qualité de ses ressources humaines encore moins sur le cadre de vie des neufs juges. Il regrette aussi le sous emploi de ces juges qui ne peuvent prendre en compte les préoccupations des citoyens quand ils sont victimes d’une violation de la loi par le juge judiciaire.
Alors Me Diabaté propose que cette faculté soit insérée dans les pouvoirs du juge constitutionnel en renforçant les ressources humaines de la Cour et en leur donnant les moyens de travail et de vie. La relecture de la loi électorale a retenu l’attention du conférencier qui adhère au projet dans ses grandes lignes, même si ce dernier n’a pas touché au mode de scrutin.
Me Amidou Diabaté souhaite l’adoption du scrutin mixte, mais cela nécessite forcement la révision constitutionnelle. C’est pourquoi, faute de mieux, il a demandé l’introduction de scrutin proportionnel au niveau des élections législatives et renoncer au scrutin majoritaire uninominal.
Naissance du Centre Diossely Koné
Le Parena a procédé, en marge de cette conférence, au lancement du Centre Diossely Koné pour la formation à la Démocratie et à la citoyenneté (CFDC-Diossely Koné). Diossely Koné, décédé en 1999, est membre fondateur du Parena. Le Centre, qui porte aujourd’hui son nom, est selon le président du Parena un centre de diffusion du savoir vers lequel, il invite l’ensemble des citoyens du Mali pour leur formation civique et politique. Le Centre doit contribuer au renforcement des capacités des citoyens et en particulier les jeunes et les femmes en vue de leur pleine participation à la vie politique. Ses objectifs sont entre autres de former les élus locaux et nationaux sans distinction d’appartenance politique ; développer chez eux l’esprit civique, l’amour de la patrie et le sens de la responsabilité ; favoriser leur pleine participation à la prise de décision à tous les niveaux. Le Centre est administré par un Conseil d’administration, un Conseil de surveillance et une direction générale. C’est la présidente 2004 de la jeune Chambre économique Dr.
Fatimata Sow qui préside le Conseil d’administration.
Idrissa Maïga
29 Mars 2005