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Dimanche 10 décembre, au Centre international de conférences de Bamako, la cérémonie d’ouverture de la 11è édition de l’Espace d’interpellation démocratique (EID) a eu lieu sous la présidence Le Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga.

Etaient également présents, membres du gouvernement, présidents des institutions de la République, ainsi qu’un public nombreux.

Le jury d’honneur de cette année, présidé par le Béninois Albert Tevoedjré, médiateur de la République du Bénin et ancien ministre, était composé de 9 personnalités maliennes et étrangères.

Espace d’échanges et de dialogues entre gouvernants et gouvernés, ce rendez-vous annuel entre dans le cadre de la promotion des droits humains dans notre pays. L’EID se tient le même jour que la célébration de la journée internationale de la Déclaration universelle des droits de l’homme: le 10 décembre.

78 interpellations ont été enregistrées au niveau de la commission d’organisation. Après dépouillement, cette dernière a retenu 19 interpellations à lire dans la salle, 27 « pour suite à donner » et 32 autres ont été rejetées pour divers motifs.

Les interpellations concernaient une vingtaine de départements ministériels.

En général, les interpellations avaient trait à des demandes de régularisation de situation administrative, aux problèmes fonciers, à des demandes de restitution de biens, et des difficultés avec la justice.

De même, les interpellations concernaient les problèmes de développement comme la construction de route, l’électrification de localité, les souhaits d’adduction d’eau, de réception du signal de la télévision, des questions d’environnement, de chômage des jeunes, la dénonciation de violences faites aux femmes ou de la mendicité des enfants.

Dix interpellations ont été lues par leurs auteurs. Un retrait a été enregistré et huit autres requêtes ont été présentées par le maître de cérémonie. Puis, les ministres sont tour à tour intervenus, pour répondre aux interpellations.
Généralement dans les réponses, les membres du gouvernement sont revenus sur les actions en cours et celles qui sont programmées

L’attention du public a été retenue par deux interpellations. L’une concerne le ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, le colonel Sadio Gassama, qui a reconnu la responsabilité du commissariat de police de Nioro dans la disparition du diplôme d’un interpellant. Aussi, le département a trouvé un duplicata à ce dernier et lui a présenté ses excuses.

La seconde concerne la ministre de la Justice, Mme Fanta Sylla, qui a également reconnu que la justice n’a pas pris toutes ses responsabilités dans un contentieux impliquant un huissier. Promesse a été faite par la ministre, de réparer sous peu la situation.

Le Premier ministre, dans son discours de clôture, a estimé que L’EID, s’est révélé un bon choix dans la consolidation de la démocratie et dans la marche vers une administration de proximité.

Le bien-fondé des interpellations, la courtoisie des propos et le sérieux des réponses qui ont prévalus durant toute la journée ont été salués par Ousmane Issoufi Maïga.
Tout en réitérant l’engagement du gouvernement à bâtir un état de droit et à lutter contre la corruption, le premier ministre a assuré que la protection des droits humains restait au cœur des actions du gouvernement, la mise sur pied de la commission nationale des droits de l’homme participant de cette volonté et que le gouvernement restait ouvert à toutes les propositions pour améliorer les textes.

Promesse a été faite par le premier ministre de la sanction des violences faites aux femmes, l’adoption d’un code de la famille et des personnes, et de l’examen minutieux des recommandations du jury d’honneur.

Appel a été lancé par Ousmane Issoufi Maïga à l’endroit du barreau à se joindre à l’EID.

Le jury d’honneur, tout en saluant la pérennité de l’EID, les actions en cours et efforts du gouvernement pour un mieux-être des citoyens, a déploré le fait de n’avoir pas pu disposer de toutes les interpellations, y compris celles qui ont fait l’objet de rejet, ainsi que le retard dans la transmission des interpellations.
Recommandations relatives à la présomption d’innocence, à la limitation de la garde à vue qui ne doit pas excéder cinq jours, une assistance médicale aux détenus et des consultations gratuites à l’intérieur des prisons, l’harmonisation des textes internes avec les conventions internationales signées par notre pays, la poursuite des efforts dans la lutte contre la violence faites aux femmes et à la dotation des juridictions de moyens, ont été émises par le jury.

Appel a été lancé par le jury d’honneur à l’endroit de la commission d’organisation à plus de transparence.

De même, le jury d’honneur a préconisé l’évaluation des recommandations ainsi que la décentralisation de l’EID, compte tenu de l’intérêt suscité par cet exercice annuel.

Le jury a remercié le président de la République Amadou Toumani Touré pour la pérennisation de l’EID.

12 décembre 2006.