C’est dans une atmosphère de fête aux mélodies variées de l’Ensemble instrumental du Mali que se sont ouverts mardi les travaux du 11e congrès ordinaire de l’UNTM. La veille, les travaux du conseil central qui avaient pour objet de définir le programme du congrès avaient été perturbés suite à un incident entre des militants de la nouvelle section syndicale de la douane et Bassirou Camara, secrétaire général de l’ancienne section syndicale.
Bassirou Camara avait été interdit d’accès à la salle où se tenaient les travaux du conseil central (voir Les Echos de mardi 1er août). Les douaniers avaient promis de revenir à la charge hier lors du congrès.
Ce 11e congrès ordinaire de l’UNTM, placé sous le signe du « dialogue pour un développement économique et social du Mali » a enregistré la participation des délégués de toutes les régions du Mali ainsi que des responsables de syndicats du Sénégal et de l’organisation des unions syndicales africaines.
Il aura pendant trois jours à débattre des préoccupations des travailleurs du Mali. Celles-ci sont, entre autres, la protection sociale des travailleurs du secteur public et privé, la privatisation, la diminution de l’impôt sur les traitements et salaires, la lutte contre la pandémie du VIH/Sida sur les lieux de travail.
Les délégués auront également à se pencher sur le bilan d’activités de l’équipe dirigeante et éliront aux termes des travaux un nouveau bureau. A ce sujet, Siaka Diakité, l’actuel secrétaire général de l’UNTM, est candidat à sa propre succession et aucune autre candidature n’avait été signalée selon de sources dignes de foi. « Nous ne devons pas nous tromper de cibles de combat », a indiqué Siaka Diakité à la cérémonie d’ouverture des travaux. Selon le premier responsable de l’UNTM, ces cibles ont pour noms : la sauvegarde de l’unité, l’intégrité et l’indépendance du pays, le renforcement de la démocratie, la pauvreté, la misère.
Siaka Diakité, qui a souligné que la centrale syndicale était de tous les combats pour le bien-être des travailleurs et l’avènement d’une société plus juste, a exhorté ses camarades dans la voie du dialogue social. Une méthode dont il se félicite d’avoir été une réussite. Solidaire des travailleurs du monde entier qui luttent pour un bien-être social, l’UNTM à travers son secrétaire général a dénoncé les agressions dont sont victimes les travailleurs palestiniens et demandé aux organisations internationales d’imposer la paix dans ce pays.
Dans son message adressé aux congressistes, le président de la République Amadou Toumani Touré s’est particulièrement réjoui de la contribution positive de la centrale dans l’approfondissement de la démocratie, la paix. Le chef de l’Etat a encouragé le syndicat à poursuivre la voie du dialogue social et déclaré l’avoir aussi instruite à son gouvernement.
Pour le ministre de la Fonction publique, de la Réforme de l’Etat, des Relations avec les institutions, Badi Ould Ganfoud, la tenue de ce 11e congrès est un événement majeur dans la vie du syndicat. Selon le ministre, outre les maux sus cités par le secrétaire général de l’UNTM, le chômage des jeunes, le sous-emploi, le travail des enfants sont des défis à relever.
« Le gouvernement œuvre, s’y attelle, a-t-il laissé entendre, par la mise en œuvre d’une modernisation de l’administration, de politiques d’assurance santé obligatoire, de protection sociale et par la hausse du taux des allocations et de l’indice salarial ». Mais aux dires de M. Ould Ganfoud l’heure est aussi à la réflexion pour un code de prévention des conflits avant de se réjouir de la signature du Pacte de solidarité pour la croissance et le développement.
Entré en vigueur depuis 2002, ce document engage l’UNTM à participer à la réalisation d’un taux de croissance soutenu en vue de promouvoir le développement. L’UNTM n’est plus seulement une machine à revendiquer, elle doit être en mesure de proposer aux pouvoirs publics et au Patronat des solutions aux crises économiques et d’aider à bâtir les conditions d’une justice sociale garantissant les droits des citoyens.
Denis Koné
02 août 2006.