27 mars 1996, 27 mars 2006, cela fait juste 10 ans que le Mali a prouvé à l’opinion nationale et internationale sa grande sagesse, héritage d’une culture séculaire, en mettant fin officiellement à ce qu’on a appelé «la rébellion touarègue».
Les populations de Tombouctou sont sorties massivement pour fêter l’événement devant le monument de la paix dans le quartier Abaradjou, là où les armes ont été incinérées.
C’était en présence du général Kafougouna Koné ministre de l’administration territoriale et des collectivités locales, du gouverneur de la région de Tombouctou, le Colonel Mamadou Togola, du représentant de l’Ambassade du Royaume des Pays Bas au Mali et du président de la commission de lutte contre la prolifération des armes légères.
A titre de rappel, c’est le 27 mars 1996 que le président du Mali de l’époque, Alpha Oumar Konaré et son homologue du Ghana, Jerry Rawlings, avaient mis le feu aux armes des anciens combattants de la rébellion dont certains furent ensuite intégrés au sein des forces armées et dans la fonction publique. La cérémonie à l’époque avait enregistré plus de 3000 invités dont des représentants de l’ONU et de l’Organisation de l’Unité Africaine.
L’événement est fêté chaque année par les populations et les autorités. C’est ainsi que les 10 ans du retour de la paix dans le nord Mali ont été célébrés par les populations de Tombouctou cette année de façon particulière.
La cérémonie a été marquée par le lâcher des colombes par le ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales ainsi que par les autorités politiques et administratives de la région, et par la prestation de la cantatrice Haîra Harbi, des troupes musicales locales.
Le ministre de l’administration territoriale et des collectivités locales, dans son discours, a salué le retour définitif de la paix dans les régions du nord du Mali. Pour lui, «la paix est la condition sine qua non de tout développement, raison pour laquelle, elle doit être entretenue tous les jours».
Le lancement du projet d’appui pour la récupération des armes légères dans les régions du nord atteste de la volonté du gouvernement du Mali de maintenir la culture de la paix enclenchée depuis la signature du pacte national en avril 1992.
Le gouverneur de la région de Tombouctou, Mamadou Togola, a lui aussi salué ce retour de la paix dans le septentrion malien, et a saisi l’occasion pour attirer l’attention du ministre sur le chantier du monument de la paix qui reste inachevé.
Pour le gouverneur de Tombouctou, « le monument dédié au retour à la paix est une fierté pour tout un peuple mais il demeure inachevé et se trouve dans un état de délabrement, ce qui fait qu’il n’attire plus les populations et surtout les touristes. Tandis que dans le projet initial, il était prévu qu’une fois terminé le monument pourrait abriter des séminaires et des conférences« .
Pour lui, ce monument représente pour les populations du Nord Mali et plus précisément celles de Tombouctou, plus que la paix.
Kassoum THERA Envoyé spécial à Tombouctou
29 mars 2006.